Des images de plage, de piscine ou de road-trip à l’étranger… Les vacances d’été inondent nos journaux télévisés et laissent penser que nous plions tous bagages, en juillet ou en août. Pourtant, les Français restent très inégaux face aux vacances.

Selon une étude réalisée, en juin, pour le cabinet Bonial par OpinionWay, 49 % des sondés n’ont pas les moyens de partir, comme le relève Ouest-France. Parmi ceux qui partent, 14 % vont réduire leur budget vacances cette année et 8 % veulent annuler, en raison de l’inflation et de la baisse du pouvoir d’achat. Si le chiffre de 49 % se confirme, cela signifiera que la part des résidents français ne partant pas l’été a augmenté. Cette part était estimée à 30 voire 40% auparavant.

Les vacances pointent en effet les inégalités liées aux revenus. La part des personnes parties en vacances atteint 71 % lorsque les revenus mensuels dépassent les 3 800 euros mais elle chute à 54% lorsqu’ils sont de moins de 1 500 euros, selon les chiffres de l’Insee en 2019.

Des vacances conditionnées par le milieu social

Le départ dépend aussi du milieu social, comme l’explique l’Observatoire des inégalités. 65% des cadres supérieurs et des professions intermédiaires partent en congé, contre 47 % des ouvriers selon les données 2022 du Crédoc.

Les catégories supérieures partent donc plus souvent parce qu’elles gagnent mieux leur vie mais aussi parce que cela fait partie de leur mode de vie : les plus favorisés ont effectué des voyages avec leurs parents dans leur enfance, ils parlent plus souvent une langue étrangère et peuvent être hébergés dans la résidence secondaire de leurs proches.

Les plus modestes, en revanche, ne partent pas car les vacances coûtent trop cher. Une semaine de location pour un couple avec deux enfants équivaut au minimum à un demi-SMIC, comme l’explique le Crédoc. Il peut aussi être difficile de partir lorsque les conditions de travail sont précaires. Ainsi, une partie des jeunes utilisent les vacances pour travailler et financer leurs études. Au-delà des raisons financières, d’autres motifs apparaissent, comme les raisons de santé ou les raisons familiales.

Des dispositifs d’aide

Certains dispositifs permettent d’aider les plus modestes à partir en vacances comme au Secours populaire. L’association note une hausse de 25 % des demandes en 2023, en raison de l’augmentation du coût de la vie et des transports, rapporte Ouest-France.

Avec les centres communaux d’action sociale ou la Caisse d’allocations familiales, le Secours populaire aide à payer un camping, un déplacement chez des proches ou un séjour en villages-vacances. Mais bien souvent, ces aides ne suffisent pas tant la précarité est grande.

Le départ en vacances est pourtant fondamental pour notre santé mentale et notre sociabilité selon le sociologue Jean Viard. Les vacances permettent de sortir du quotidien, de s’ouvrir à de nouvelles expériences et d’avoir des interactions sociales différentes. C’est aussi un moment de construction pour les enfants, qui leur apprend la mobilité et leur donne le goût de l’aventure.