Nous entretenons une relation particulière avec les lieux qui ont accueilli des événements importants de notre vie et c’est bien normal, mais ce qui est dangereux c’est lorsque ce relationnel devient empêchement voire emprisonnement. Comme si la disparition, la transformation de ces lieux signait l’effacement des moments vécus là.

Quand je fais le point sur les bâtiments qui ont eu, en leur temps, une importance pour moi, je me rends compte qu’il faut faire le deuil : la maternité où j’ai vu le jour n’est plus, mon collège a été détruit, le temple où j’ai été baptisée adolescente a été démoli et le presbytère où mes filles ont passé leurs premières années est en passe d’être vendu.

Je ne suis pas insensible à tous ces changements, mais c’est ainsi, c’est la vie : le collège Pailleron de mon enfance a été remplacé par de magnifiques bâtiments qui garantissent la sécurité des collégiens ; le temple préfabriqué de mon baptême a laissé sa place à […]