Marine Le Pen a été condamnée, lundi 31 mars, à quatre ans de prison, dont deux ans ferme aménageables sous surveillance électronique, 100 000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire pour détournement de fonds publics dans l’affaire des assistants parlementaires d’eurodéputés du Front national. Ce jugement ne permet pas, en l’état, à la présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale de se présenter à l’élection présidentielle de 2027, sa peine d’inéligibilité étant assortie d’une exécution provisoire. Elle ne pourra se présenter à aucune élection pendant cette période, y compris des législatives anticipées. À l’annonce du jugement, Marine Le Pen a indiqué qu’elle allait faire appel de la décision.

Marine Le Pen ne pourra être considérée comme innocente jusqu’à un second procès et jusqu’à ce qu’un jugement en appel soit rendu, explique franceinfo. Compte tenu des délais de la justice, un procès en appel pourrait se tenir à la fin de l’année 2025 ou au début de l’année 2026. Le rendu d’une nouvelle décision pourrait prendre trois mois, soit quelques mois seulement avant le premier tour de l’élection présidentielle qui est prévu en avril 2027. La candidate du Rassemblement national fait face à trois scénarios possibles. Si la peine est confirmée en appel, Marine Le Pen pourra se pourvoir en cassation. Cette démarche n’est pas suspensive et sa peine continuerait de s’appliquer le temps que la décision soit rendue. L’arrêt de la Cour de cassation tomberait probablement au moment de l’élection présidentielle, voire après, l’empêchant de se présenter.

Marine Le Pen ne veut pas se « laisser éliminer »

Dans un deuxième scénario, la femme politique pourrait toujours être condamnée par la cour d’appel, qui maintiendrait la peine d’inéligibilité, mais sans exécution provisoire. Dans ce cas, cela signifierait que la peine s’appliquerait seulement une fois toutes les voies de recours épuisées. Si Marine Le Pen choisissait d’aller devant la Cour de cassation, son pourvoi serait alors suspensif et elle pourrait se présenter à l’élection présidentielle. Enfin, dans un troisième scénario, la cheffe de file du RN pourrait être relaxée par la cour d’appel. Elle pourrait alors se présenter à l’élection présidentielle de 2027. Cette dernière hypothèse semble toutefois improbable puisque le tribunal correctionnel de Paris l’a accablée. Selon la justice, elle était « au cœur » du système créé par le Front national qui consistait à dépenser de façon « intégrale » les enveloppes de 21 000 euros par mois auxquels les élus avaient droit au Parlement européen pour payer leurs assistants parlementaires.

Quelques heures après le verdict, Marine Le Pen, interviewée sur TF1, a fustigé une décision « politique » et a répété son intention d’être candidate à l’élection présidentielle de 2027. « Je ne vais pas me laisser éliminer ainsi », a-t-elle assuré dans des propos cités par Le Figaro. De plus, cette condamnation ne provoque « en aucune manière, en aucune façon » son retrait de la vie politique. Si elle ne peut pas se présenter, elle a tout de même reconnu que Jordan Bardella, président du RN, était « un atout formidable pour le mouvement », même si elle espère que le RN « n’aura pas à l’utiliser plus tôt que nécessaire ».

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