La Cimade œuvre depuis 2008 à Mayotte aux côtés de toutes les personnes opprimées et dénonce aujourd’hui l’opération Wuambushu. Non seulement elle ne réglera pas les difficultés auxquelles tous les habitants sont confrontés, mais elle va aggraver la précarité de la population et exacerber les tensions sociales qu’elle prétend combattre.
Mayotte se sent abandonnée et la population hurle son désarroi. La Cimade alerte
Si la violence dénoncée par les habitants est bien réelle, l’Etat se focalise sur une réponse répressive vaine et préjudiciable. Sans formuler de réponses globales suffisantes face à l’ensemble des besoins pourtant criants dans le 101e département français, aux défaillances structurelles du service public pour favoriser l’accès aux soins et à l’éducation, pour assurer une distribution d’eau potable satisfaisante, pour garantir l’inclusion de tous. Face aux besoins de résorption de l’habitat insalubre et d’accès à un logement digne, il déploie des tractopelles et jette des familles à la rue.
A Mayotte plus encore qu’ailleurs, l’immigration est présentée comme responsable de tous les maux et sert de justification à un régime qui porte atteinte aux droits et à la dignité humaine. Elle détourne le regard des véritables enjeux structurels du territoire, nourrit l’amalgame entre insécurité, délinquance et immigration et a conduit au déploiement d’une opération policière et militaire qui porte à son paroxysme l’enlisement de l’Etat dans une spirale sécuritaire et répressive. Elle attise la violence qu’elle prétend combattre et n’a pas sa place dans un Etat de droit.
L’opération Wuambushu risque de renforcer les pratiques illégales
Alors que cette opération prévoit d’augmenter de façon exponentielle le rythme des reconduites à la frontière, La Cimade exprime sa plus vive inquiétude. L’année passée, ce sont déjà 27 643 personnes ont été enfermées à Mayotte dont 2905 enfants […]