La parole
« Le seigneur ton Dieu te bénit dans tous les produits de ton sol et dans toutes tes actions. Et tu ne seras que joie. »
La Bible, livre du Deutéronome chapitre 16, verset 15b.
Chemin de réflexion
Participer à la création par son travail
En avril, des larmes dans la voix, Louis disait devant son bar fermé : « Je ne veux pas être assisté ; tout ce que je veux, c’est travailler ». Aujourd’hui, il circule d’une table à l’autre, retrouve les habitués. Joie ! Camille et Léa reviennent au magasin de vêtements où elles travaillent. Enfin, la vie reprend ! Joie ! Aurions-nous redécouvert le bonheur de travailler ? Oui, mais que dire de ceux qui n’ont pas pu arrêter de travailler, soignants, éducateurs, directeurs… Eux souhaiteraient juste se reposer un peu ! Dieu lui-même, selon le livre de la Genèse, a œuvré à créer le monde pendant six jours, et il a vu que c’était bon. Le septième jour, l’œuvre était accomplie. Alors il a arrêté son travail, et il a béni ce jour ! À l’image de Dieu, l’homme participe à la Création par son travail. Le travail, c’est la dignité de l’homme, et il est de notre responsabilité de fournir du travail à ceux qui n’en ont pas. Mais c’est aussi une bénédiction de pouvoir s’arrêter, et de contempler alors le fruit de son travail.
Christine Renouard, pasteure. Église protestante unie de France
Retrouver les autres
C’est bon de pouvoir se retrouver avec ses collègues, son équipe de bénévoles ! C’est bon de pouvoir faire à nouveau son travail sans entraves ! C’est bon — béni, dit le texte biblique — de produire, d’agir dans de meilleures conditions, après tant de mois au ralenti pour certains, à un rythme effréné pour d’autres. Cela procure assurément de la joie. L’amélioration de la situation sanitaire permet à certains le retour sur les lieux de travail, avec la vie d’équipe et ses réunions en présence, à d’autres de ralentir le rythme et d’être plus en relation avec les collègues. Se voir « en vrai », sans urgence. Quelle joie ! La joie retrouvée de la relation, de la disponibilité aux autres, souligne à quel point cette dimension du travail est essentielle, car elle porte une part plus vivante, plus remplie de sens. Alors se pose la question du changement. Vais-je continuer à apprécier et à soigner ma relation et ma disponibilité aux autres dans mon travail ? Oui assurément, parce que c’est bon !
Bertrand Marchand, pasteur. Église protestante unie de France
Retour aux sources
Ça a commencé le premier jour du premier confinement. Au téléphone, une dame me dit « mais et vous, comment allez-vous ? Pas de symptômes ? Si vous toussez, allez immédiatement voir votre médecin, hein ? ». Comme un retour à la source de la relation d’aide, d’un coup, face au covid, nous étions égaux. D’un coup, les familles que j’accompagnais s’inquiétaient pour moi. D’habitude, c’était à nous, les travailleurs sociaux, de les soutenir et de les écouter. D’un coup, cette réalité m’éclatait au visage : sans m’en rendre compte, au fil des années, par manque de temps, par manque de prise de recul, par manque d’espaces de réflexion, j’avais développé une relation d’aide à sens unique. Une relation déséquilibrée. Inéquitable. La pandémie n’a pas changé ma façon d’accompagner, elle m’a rappelé ce que j’avais oublié : ceux que nous aidons ont la capacité de nous aider aussi. Dans la vie comme en poésie, c’est sans doute les plus grandes contraintes qui font surgir la lumière de l’humanité.
Ève-Marie Chrétien, ancienne travailleuse sociale à l’Étage
Des mots pour prier
Seigneur, tu nous as donné la force, l’élan, le courage de travailler.
Nous te bénissons de pouvoir nous mettre au service d’autrui, de parvenir à nourrir et réjouir notre famille, d’y trouver notre joie.
Nous te remettons tous ceux qui voudraient travailler mais ne le peuvent pas, ceux qui sont usés par un travail ingrat, fatigant, ceux qui subissent des horaires pénibles, ou un télétravail subi et parfois mal vécu.
Nous avons redécouvert l’importance de la relation aux autres, Seigneur.
Viens vivifier nos échanges et les rendre féconds !
Amen