Plusieurs cérémonies ont eu lieu jeudi 6 juin, pour rendre hommage aux vétérans du D-Day. Ils étaient près de 200 à y assister, après avoir fait le voyage depuis les États-Unis, le Canada et la Grande-Bretagne, pour la majorité d’entre eux, précise BFMTV. Vingt-cinq chefs d’État ont également participé à la commémoration à Saint-Laurent-sur-Mer (Calvados). Parmi eux, Volodymyr Zelensky, le président Ukrainien, Joe Biden ou encore Justin Trudeau, ses homologues américain et canadien, liste Le Point. Olaf Scoltz, le chancelier allemand était également présent.
Un début de discours en français pour Charles III
La cérémonie britannique a été la première de la journée. Elle a débuté à 10h30, au mémorial de Ver-sur-Mer (Calvados). Elle a eu lieu en présence du roi Charles III et de son épouse, la reine Camilla, venus rendre hommage aux 73 000 Britanniques ayant débarqué sur les plages normandes. Ils sont 22 442 à y avoir laissé leur vie. La cérémonie s’est ouverte vingt minutes avant l’arrivée d’Emmanuel et Brigitte Macron sur place, fait remarquer BFMTV. Le roi Charles III a entamé son discours en français. Puis, il a rendu hommage dans sa langue maternelle à ceux “qui ne sont jamais rentrés à la maison” après le Débarquement.
“Fier” d’avoir “désormais un mémorial permanent en Normandie pour (se) souvenir des plus de 22 000 soldats britanniques morts lors du D-Day et des batailles de Normandie », le souverain a aussi rappelé “le nombre inimaginable de civils français qui sont morts dans cette bataille commune pour la liberté”. Il a alors de nouveau parlé en français pour rendre hommage “au courage et au sacrifice incroyable des hommes et des femmes de la Résistance française, ainsi qu’aux nombreux civils qui fournirent des renseignements essentiels, sabotèrent les approvisionnements et les communications et tendirent de cruciales embuscades”.
La mise en garde de Joe Biden
Le cimetière américain de Colleville-sur-Mer, également dans le Calvados, a été l’hôte d’une autre cérémonie. Elle a débuté vers 13h15. Après l’interprétation de La Marseillaise et du de l’hymne américain, (le Star-Spangled Banner), Emmanuel Macron et Joe Biden ont pris la parole devant plusieurs centaines de personnes, dont des vétérans du D-Day. Le président français a salué la “grandeur d’un peuple prêt à mourir sur un sol qui n’est pas le sien”. Il a ensuite rappelé aux vétérans que “le monde libre avait besoin de chacun de vous et vous avez répondu présent”. Puis, Emmanuel Macron a remis la Légion d’honneur à onze vétérans américains.
Joe Biden, lui, a rappelé que “la bataille entre la liberté et la tyrannie” s’est décidée sur les côtes de Normandie. Le chef d’État américain a ensuite parlé de l’Ukraine, “envahie par un tyran”. “Nous ne pouvons pas abandonner devant des dictateurs, c’est inimaginable. L’isolationnisme n’était pas la réponse il y a quatre-vingts ans, et ce n’est pas la réponse aujourd’hui”, a-t-il ajouté, après avoir rappelé le rôle de l’Otan. “Les forces obscures ne s’évanouissent jamais” et “le désir de dominer, de contrôler, de changer les frontières par la force” perdure. Dans le public figuraient des invités connus, comme le réalisateur Steven Spielberg et l’acteur Tom Hanks. “Si on additionne toutes ces histoires individuelles, qui sont une source d’inspiration, la leçon, c’est qu’il ne faut pas que cela se reproduise”, a commenté ce dernier sur BFMTV.
Volodymyr Zelensky acclamé
Si de nombreux dirigeants et représentants des grandes instances internationales avaient fait le déplacement, l’arrivée de Volodymyr Zelensky et de son épouse sur les plages d’Omaha Beach, a particulièrement retenu l’attention. Ils ont été acclamés lorsqu’ils se sont présentés devant la tribune des invités. Le président ukrainien a, à ce moment, échangé quelques mots avec un vétéran américain du D-Day. Visiblement ému par cet échange, Volodymyr Zelensky, a enlacé l’ancien combattant. Néanmoins, et même s’il n’a pas souhaité inviter Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a rappelé le rôle crucial des Soviétiques et de “l’Armée rouge”, qui ont tenu une partie des forces nazies loin de la Normandie lors du Débarquement, en les occupant sur le front de l’Est.
Des lettres lues au public
La cérémonie internationale a duré près de trois heures, jeudi 6 juin. Elle a été entrecoupée de lecture de lettres de soldats du Débarquement, de spectacles aériens et atterrissages de parachutistes, etc. Dans une missive, le capitaine américain Donald Denyse avait écrit à propos du Débarquement : “Je n’oublierai jamais ce que j’ai vu ce jour-là”.
Emmanuel Macron a mis en avant le courage des soldats Alliés venus “défier les éléments, la houle, le ciel bas, le vent qui battait les falaises”, il y a quatre-vingts ans. “Ici, il y a quatre-vingts ans jour pour jour, ces hommes ont tout défié pour libérer notre sol, notre nation (…) Ici, ils ont défié la mort”, a-t-il souligné avant de mentionner les “177 hommes” du commando français Kieffer. Ils sont les premiers à avoir débarqué sur les plages normandes le 6 juin 1944. En parallèle d’un nouvel hommage rendu aux Ukrainiens et à son président, la Patrouille de France et les Red Arrows de la Royal Air Force ont fendu le ciel normand. “Le 6 juin est un jour sans fin, une aube sans cesse recommencée”, a terminé le président français, qui avait auparavant décoré trois autres vétérans.