Depuis 1997, les Nations Unies ont instauré la Journée internationale pour le soutien aux victimes de la torture. Depuis 18 ans, l’Acat* (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) s’est greffée sur cette journée particulière avec une action spécifique : « la Nuit des Veilleurs »*. Partout en France et ailleurs, les groupes Acat se réunissent le 26 juin pour organiser cette action et prendre le temps de prier. À cette occasion, les personnes réunies évoquent la situation d’une dizaine de victimes : enlevées arbitrairement, disparues dans des contextes violents, torturées, etc. Des victimes qu’il est indispensable de confier à Dieu dans la prière. Les nommer et les confier à Dieu, c’est maintenir leur existence unique et précieuse, là où les tortionnaires cherchent à anéantir et effacer la vie.

Les nommer et les confier à Dieu, c’est aussi être en lien d’humanité avec ces personnes qu’on ne connaît pas et dont l’existence vient croiser la nôtre. Les nommer et les confier à Dieu, c’est faire en sorte qu’elles ne tombent pas dans l’oubli et qu’avec l’aide de Dieu elles se sachent encore pleinement humaines.

« Ouvre nos yeux sur les réalités de ce monde pour que nous les voyions, pour que nous ne les méprisions pas, pour que nous ne les redoutions pas, pour que nous les accueillions comme un rendez- vous avec Toi, Seigneur Dieu. »

Ce rendez-vous de prière, tout comme le travail de l ’Acat au quotidien, est également une aide précieuse pour nous permettre de réfléchir à des sujets autour de ces questions de torture, de violence, de mort…

Beaucoup de cas concernent des situations ailleurs dans le monde (Vietnam, Guinée, Mexique, par exemple), dans des contextes où les droits humains sont bafoués, dans des pays aux régimes autoritaires, mais le travail de l’Acat se fait également en France, par exemple sur la question des violences policières (« Maintien de l’ordre : à quel prix ? » ; « Violences policières : brisons le silence »).

L’Acat n’est jamais seule : elle travaille avec d’autres associations engagées sur ces questions. De par son identité chrétienne, l’Acat ajoute la dimension de la prière à celle de la réflexion et de l’action. Cette année, la Nuit des Veilleurs met la prière au cœur de son temps fort pour rappeler combien cette dimension spirituelle est indispensable lorsqu’on aborde ces sujets de torture et de violence.

* Sites internet : Acatfrance.fr et nuitdesveilleurs.fr

Par Anne-Marie Feillens, présidente du conseil régional de l’EPUdF en Sud-Ouest