L’ADRA intervient dans plus de cent vingt pays, et touche la vie de millions de personnes, sans distinction d’appartenance ethnique, politique, philosophique ou religieuse. En France, elle dispose de soixante-dix-neuf antennes et mobilise plus de mille deux cents bénévoles ; ils agissent en faveur de ceux qui sont dans le besoin à travers des actions sociales diversifiées.

Confirmer la pertinence des actions entreprises

Lors de la conception d’un projet d’actions, ADRA réalise une étude initiale pour identifier la situation de départ et inventorier les changements positifs que les bénéficiaires et partenaires souhaitent y apporter. Ces changements sont définis par des indicateurs clés de performance, mesurables pour chacun des objectifs répertoriés, qui feront l’objet d’une évaluation en cours et/ou en fin de projet. Ces indicateurs permettent de suivre non seulement la performance des projets, mais aussi de s’assurer qu’ils restent alignés sur les attentes des parties prenantes et les ressources prévues.

L’évaluation quantitative brute mesure les effets du programme en comparant les indicateurs avant et après son lancement, ou la population objet du projet et la population témoin alentour non affectée par l’opération.

Ce type d’évaluation est essentiel pour démontrer la pertinence et le succès des actions entreprises. Il est budgétisé et réalisé pour tous les projets ADRA, sauf les micro-projets et les actions ponctuelles à très petite échelle.

Repérer les effets non imputables au projet

Il est indispensable de distinguer les changements directement imputables aux activités du projet, de ceux engendrés par des facteurs externes, afin d’évaluer objectivement l’impact du projet. Par exemple, l’augmentation de la production agricole de 30 % dans le cadre d’un projet peut être due aux actions spécifiques mises en œuvre mais aussi à des facteurs externes comme des conditions météorologiques favorables ou l’intervention d’autres acteurs. Une étude d’impact est complexe et coûteuse, et le plus souvent réservée aux grandes opérations financées par des institutions. Ainsi, l’ADRA préfère parler de contribution du projet aux changements observés, plutôt que de lui en attribuer, à lui seul, le mérite.

Le cahier des charges des évaluateurs comprend la mesure quantitative des indicateurs de changement ainsi qu’une évaluation qualitative via des questions ouvertes lors d’interviews. Les effets indirects et inattendus, positifs comme négatifs, sont identifiés et rapportés, sans mesure précise de leur prévalence toutefois. Par exemple, l’atteinte de l’objectif d’un projet visant à accroître les revenus peut aussi avoir pour effet imprévu l’augmentation de l’alcoolisme. Des actions sont prises pour remédier aux effets indésirables s’il s’agit d’une évaluation intermédiaire, en cours de projet. Sinon, les leçons apprises sont intégrées pour ajuster les stratégies futures.

Les études menées lors de la conception des projets cherchent la durabilité, réduisent les risques d’effets indirects négatifs, et sont de plus en plus approfondies. La conception et l’évaluation des projets ADRA se fondent sur le principe du build back better (« reconstruire en mieux »), afin de s’assurer qu’ils répondent à des objectifs de résilience, de durabilité économique et environnementale, et d’inclusivité.