C’est un montant record. Les Nations unies ont demandé près de 5 milliards de dollars pour financer l’aide à l’Afghanistan pour l’année 2022, note Le Monde. L’avenir du pays est menacé par une catastrophe humanitaire. Certes, il s’agit là d’une solution d’urgence. Reste que, “sans (cette aide), il n’y aura pas d’avenir” pour l’Afghanistan, a martelé Martin Griffiths, le sous-secrétaire général de l’ONU aux affaires humanitaires, lundi 10 janvier.

Il faut d’abord 4,4 milliards de dollars : c’est le chiffre le plus important jamais réclamé pour un seul pays. Objectif : livraison de nourriture, soutien à l’agriculture, financement des services de santé, des traitements contre la malnutrition, des refuges d’urgence, de l’accès à l’eau et de son assainissement, ainsi que de l’éducation. Car environ 22 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population afghane, ont un besoin urgent d’aide.

Exode

Mardi 11 janvier, les États-Unis – dont les troupes ont quitté le pays l’été dernier, en même temps que le retour des talibans au pouvoir – ont répondu à l’appel et ont promis plus de 300 millions de dollars pour 2022. Cette enveloppe doit notamment aider dans les domaines de l’alimentation, la santé, d’après l’Agence américaine d’aide internationale (Usaid).

Par ailleurs, l’ONU a besoin de 623 millions de dollars supplémentaires pour aider les 5,7 millions d’Afghans réfugiés dans cinq pays limitrophes. “Si le pays s’effondre, implose (…) alors on verra un exode beaucoup plus important de gens. Et ce mouvement de population sera difficile à gérer dans la région mais aussi au-delà, parce que cela ne va pas s’arrêter dans la région”, a prévenu Filippo Grandi, le haut-commissaire aux réfugiés.

Quelques jours plus tôt, le vice-Premier ministre et cofondateur des talibans, Abdul Ghani Baradar appelait à l’aide de la communauté internationale, note France 24. “Le monde doit soutenir le peuple afghan sans aucun parti pris politique et s’acquitter de ses obligations humanitaires”, a-t-il insisté dans une vidéo diffusée par les médias publics. Et d’ajouter que, “en divers endroits, les gens n’ont pas de nourriture, de logement, de vêtements chauds ou d’argent”.