Emprisonné dans une geôle de la péninsule de Yamal, située en Sibérie occidentale, au bord de l’océan Arctique, l’opposant politique à Vladimir Poutine est mort, indique BFMTV. Âgé de 47 ans, Alexeï Navalny purgeait une peine de dix-neuf ans de prison. Selon un communiqué des services pénitentiaires (FSIN), il “s’est senti mal après une promenade”, vendredi 16 février.
Le document ajoute : “Tous les gestes de réanimation nécessaires ont été pratiqués, mais n’ont pas donné de résultat positif. Les médecins urgentistes ont constaté la mort du patient. Les causes de la mort sont en train d’être établies.” Si le porte-parole de Vladimir Poutine affirme que le président de la Russie a été “informé” du décès d’Alexeï Navalny, l’équipe de ce dernier déclare ne pas avoir été avertie.
Quelques minutes après l’annonce de son décès, Stéphane Séjourné, le ministre des Affaires étrangères, s’est fendu d’un post sur X (ex-Twitter). Il y écrit qu’Alexeï Navalny “a payé de sa vie sa résistance à un système d’oppression”. Emmanuel Macron s’est également fendu d’un post. « Dans la Russie d’aujourd’hui, on met les esprits libres au goulag et on les y condamne à la mort. Colère et indignation. Je salue la mémoire d’Alexeï Navalny, son engagement, son courage. Pensées pour sa famille, ses proches et pour le peuple russe », a écrit le président français. « Vladimir Poutine doit être tenu pour responsable » de la mort d’Alexeï Navalny, a déclaré quant à lui Volodymyr Zelensky, lors d’une conférence de presse conjointe avec le chancelier Olaf Scholz, à Berlin (Allemagne). Quant à l’Union européenne, elle tient « le régime russe » pour « seul responsable » de la mort d’Alexeï Navalny, a affirmé Charles Michel, le président du Conseil européen.
Ennemi numéro 1 du Kremlin
Considéré comme l’ennemi numéro 1 du Kremlin, il avait été envoyé dans une colonie pénitentiaire reculée de l’Arctique, où les conditions sont très difficiles. Chacun de ses procès était jugé comme étant politique et une manière de lui faire payer son opposition à Vladimir Poutine. Arrêté en janvier 2021, alors qu’il rentrait en Russie, victime d’un empoisonnement qu’il imputait au Kremlin, il avait, depuis, alterné les séjours à l’isolement avec des conditions de détention plus ou moins strictes.
Au début du mois de décembre, Alexeï Navalny avait disparu de la colonie pénitentiaire de la région de Vladimir, où il était jusque-là détenu. Un signe d’un probable transfert vers une autre prison. L’opposant politique avait également multiplié les problèmes de santé liés à une grève de la faim et à l’empoisonnement dont il avait été victime en 2020. Fin décembre, les États-Unis s’étaient dits “profondément inquiets” des conditions de détention d’Alexeï Navalny. Ils avaient alors réclamé sa libération, en vain.