L’UNESCO et l’Organisation météorologique mondiale (OMM) ont lancé l’Année internationale de la préservation des glaciers mardi 21 janvier afin de sensibiliser au rôle essentiel qu’ils occupent « dans le système climatique et le cycle hydrologique, tout en s’attaquant aux défis urgents posés par la fonte accélérée des glaciers ». Ceux-ci stockent environ 70% de l’eau douce mondiale et sont donc essentiels pour la survie. Cependant, avec le changement climatique, la fonte des glaces s’accélère. « En 2023, les glaciers ont subi la plus grande perte de masse au cours des cinq décennies de tenue de registres », a prévenu la Secrétaire générale de l’OMM, Celeste Saulo, citée dans un communiqué des Nations unies. Plusieurs domaines vont être traités en priorité lors de cette année dédiée à la préservation des glaciers. Ces efforts seront soutenus par plus de 75 organisations internationales et 35 pays. Ainsi, les systèmes mondiaux de surveillance des glaciers doivent être développés, mais aussi les systèmes d’alerte précoce pour les risques liés aux glaciers.
L’initiative veut aussi promouvoir une gestion durable des ressources en eau dans les régions dépendantes des glaciers, préserver le patrimoine culturel et les connaissances traditionnelles liées aux environnements glaciaires. Enfin, cette année internationale doit permettre d’engager les jeunes dans les efforts de préservation des glaciers et l’action climatique. « La fonte des glaciers, de la neige et de la glace se traduit par une augmentation à court terme des glissements de terrain, des avalanches, des inondations et des sécheresses et une menace à long terme pour la sécurité de l’approvisionnement en eau de milliards de personnes », ont mis en garde les Nations unies. Une journée mondiale annuelle leur sera consacrée à partir du 21 mars.
Des glaciers de plus en plus menacés
Les glaciers fondent de plus en plus vite, alertent les scientifiques qui estiment qu’il est trop tard pour la moitié d’entre eux qui vont disparaître. Cette année internationale pourrait être une prise de conscience. Interrogée par franceinfo, la glaciologue Heïdi Sevestre espère « qu’on puisse expliquer, éduquer, sensibiliser tous les acteurs de la société à l’importance de ces écosystèmes et à quel point leur disparition est possible. » Elle rappelle que les glaciers permettent de réguler les températures en renvoyant une partie du rayonnement solaire dans l’espace. Ils sont aussi une source d’eau importante, notamment quand il fait chaud et qu’il y a moins de précipitations. Enfin, ils créent un microclimat en diminuant la température autour d’eux. Ils « réagissent extrêmement rapidement au réchauffement climatique », développe la glaciologue. « Pour ceux des Alpes, on pourrait perdre la majorité des glaciers d’ici à la fin du siècle. Il n’est pas trop tard, mais la fenêtre pour les sauver se ferme très rapidement », ajoute-t-elle.
« D’après une étude récente, 45% à 50% des glaciers dans le monde sont condamnés », indique Heïdi Sevestre, qui a espoir en l’année internationale de la préservation. Elle souligne qu’« on a tous les outils pour les protéger : on ne va juste pas assez vite. » Selon elle, il est possible de décarboner notre économie, mais aussi de travailler avec les communautés autochtones pour « protéger et essayer de ralentir la fonte des glaciers ». Rappelant les risques liés à cette fonte, elle souligne que cela pourrait créer des « tsunamis en montagne », mais aussi entraîner des glissements de terrain et des chutes de pierre.