Plus de deux semaines après le coup d’État du 26 juillet, et quatre jours après la fin de l’ultimatum lancé aux putschistes, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a ordonné le déploiement d’une “force en attente”, indique BFMTV. L’annonce a été faite jeudi 10 août, dans la soirée. Le but de cette opération ? Restaurer l’ordre constitutionnel au Niger. Selon Alassane Ouattara, le président de Côte d’Ivoire, la coalition entend intervenir “dans les plus brefs délais”.
Mais pour le moment, il est difficile de dire quelles forces vont être mobilisées. Si le chef de l’État ivoirien précise qu’il “fournira un bataillon” de 850 à 1 100 hommes, on ne connaît pas, pour le moment, le nombre d’hommes que comptent envoyer le Nigeria et le Bénin. Et si la participation “d’autres pays” a été évoquée, ils n’ont pas encore été nommés. En revanche, ce qui est sûr, c’est que la voie diplomatique reste ouverte.
Soutien de la France
Si dès jeudi soir la France a assuré la Cédéao de “son plein soutien à l’ensemble des conclusions” adoptées à propos de la crise au Niger, Antony Blinken, le chef de la diplomatie américaine, s’est montré plus mesuré. Il a affirmé le soutien de son pays à l’action de la Cédéao concernant le Niger, sans approuver explicitement le choix de déployer des militaires, ajoute la chaîne d’information en continu. D’ailleurs, il a précisé que “les États-Unis apprécient la détermination de la Cédéao à explorer toutes les options pour une résolution pacifique de la crise”, complète franceinfo.
Vendredi 11 août, Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, a dit “ses vives préoccupations” concernant “la détérioration des conditions de détention” du président élu nigérien Mohamed Bazoum. Il a aussi jugé “inadmissible” son traitement par la junte militaire, au pouvoir depuis le 26 juillet, avant d’exprimer son “ferme soutien” aux décisions prises par la Cédéo.
Mohamed Bazoum et sa famille “privés de nourriture”
Moussa Faki Mahamat n’est pas le seul à s’inquiéter du sort de Mohamed Bazoum. Lui et sa famille “seraient, selon les dernières informations, privés de nourriture, d’électricité et de soins depuis plusieurs jours”, a écrit sur X (anciennement Twitter) Josep Borrell. Le chef de la diplomatie de l’Union européenne ajoute : “Rien ne permet de justifier un tel traitement.”