Depuis la décision d’un juge fédéral texan ultra-conservateur de retirer l’autorisation de mise sur le marché de la mifépristone, accordée par l’Agence américaine des médicaments (FDA), celle-ci est au cœur d’un bras de fer judiciaire auquel les militants anti-avortement se mêlent volontiers, rapporte Ouest France. Mardi 18 avril, une coalition de médecins a même demandé à la Cour suprême des États-Unis de restreindre l’accès à une pilule abortive. Celle-ci ne présente pourtant pas de risques pour la santé des femmes, selon les scientifiques.
À la suite de l’intervention du juge texan, le gouvernement fédéral a saisi une cour d’appel. Une action qui a permis que la pilule abortive reste autorisée, tout en compliquant sa mise à disposition. La pilule ne peut plus, depuis son jugement, être envoyée par courrier et ne peut plus être utilisée au-delà de sept semaines de grossesse, contre dix auparavant. Alors, dans la foulée, le gouvernement fédéral a saisi en urgence la Cour suprême. Vendredi 14 avril, celle-ci a temporairement choisi de maintenir l’accès à la mifépristone, le temps d’examiner le dossier. Si bien que la suspension de la cour d’appel court jusqu’au 19 avril minuit.
“Des avortements à la carte”
De leur côté, les médecins anti-IVG affirment que “sans une décision suspensive, la mifépristone va provoquer encore plus de complications physiques, de traumatismes émotionnels et même de morts chez les femmes”. Et d’ajouter que la pilule leur nuira également “en les forçant à pratiquer des avortements à la carte violant leur conscience”. Eux espèrent que la décision de la cour d’appel sera appliquée.
Le 24 juin 2022, la Cour suprême des États-Unis annulait l’arrêt Roe v. Wade, permettant ainsi aux États de légiférer et d’instaurer des restrictions à l’IVG voire de l’interdire. Un droit mis en pratique par plusieurs États. En réponse à cela, en février dernier, le président Joe Biden a promis d’opposer son veto à toute interdiction fédérale du droit à l’avortement.