“Plutôt mourir que servir dans l’armée.” Depuis plusieurs semaines, les jeunes ultra-orthodoxes scandent ce slogan. En vain. Depuis dimanche 21 juillet, un premier groupe de 1 000 d’entre eux devrait recevoir une convocation pour un service militaire. En Israël, il dure près de trois ans et concerne les 18 à 26 ans. Jusque-là, les étudiants ultra-orthodoxes des instituts talmudiques étaient exemptés. Mais la Knesset, l’Assemblée israélienne, n’a pas reconduit la loi permettant cette exemption, rapporte franceinfo.

Il faut dire que celle-ci est loin de faire l’unanimité au sein de la société israélienne, surtout en période de guerre contre le Hamas. “Les ultra-orthodoxes ne partagent pas les obligations nationales comme les autres jeunes Israéliens”, explique Menachem Klein, politologue.

63 000 jeunes concernés

Environ 63 000 jeunes ultra-orthodoxes sont susceptibles d’être mobilisés. L’appel sous les drapeaux d’une partie d’entre eux permettrait de souffler un peu aux dizaines de milliers de réservistes mobilisés depuis le 7 octobre 2023. Mais les rabbins de communautés ultra-orthodoxes ont conseillé aux destinataires des convocations de faire comme si de rien n’était.

En théorie, cette situation pourrait entraîner la chute du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le Premier ministre, et donner lieu à de nouvelles élections. Mais ce scénario est peu probable. Dans le passé, de telles crises ont été résolues grâce à des accords parfois bancals.

Nétanyahou “est en train de détruire la démocratie”

En attendant, Israël poursuit la guerre contre le Hamas. L’armée a publié un communiqué, lundi 22 juillet, dans lequel elle affirme que son aviation et ses chars ont “bombardé et éliminé des terroristes dans la région”, relate franceinfo. Selon le ministère de la Santé du gouvernement dirigé par le Hamas, au moins 70 Palestiniens ont été tués et plus de 200 personnes blessées dans des “attaques de l’occupation israélienne dans le gouvernorat de Khan Younès depuis ce matin et jusqu’à maintenant”.

Une attaque parmi d’autres qui fait dire au contre-amiral Ami Ayalon, 79 ans, qui a dirigé le Shin Bet, l’équivalent de la DGSI, que le gouvernement Nétanyahou “est en train de détruire la démocratie”. Pour l’ex-chef du renseignement intérieur israélien, dont la parole est rare, en agissant comme il le fait à Gaza et en Cisjordanie, son pays court à sa perte, précise franceinfo.