Lundi 28 octobre, le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) et l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) ont publié le rapport Protected Planet qui montre que l’objectif de préserver au moins 30% de la planète d’ici à 2030 est pour l’instant hors d’atteinte. Selon ce rapport, la superficie des aires protégées doit doubler sur terre et tripler en mer d’ici à 2030, indique Le Monde. Le document, publié à l’occasion de la COP16 pour la biodiversité qui s’est ouverte en Colombie lundi 21 octobre, dresse une première évaluation depuis la COP15, organisée fin 2022. Lors de cette dernière, qui avait eu lieu au Canada, 195 États et l’Union européenne (UE) s’étaient engagés à protéger près d’un tiers de la planète. L’accord prévoit également que ces aires soient gérées de manière efficiente, équitable et respectueuse des droits des peuples autochtones et des populations locales.

Les données les plus récentes indiquent que 17,6% des terres et 8,4% des mers sont protégés, mais que les progrès sont mineurs depuis 2020. Selon le rapport, pour atteindre leur engagement, les États doivent protéger 16,7 millions de km² de terres en six ans, une surface qui équivaut presque à la superficie de la Russie, mais aussi 78,3 millions de km2 de mers, soit un espace plus vaste que l’océan Indien. La qualité des zones protégées est aussi pointée du doigt, puisque près d’un tiers des zones les plus importantes en matière de biodiversité ne sont pas protégées. Le chiffre de 30% à préserver reste un objectif global, Le Monde rappelle que « plus d’une cinquantaine de pays (dont la France) ont déjà préservé 30% de leurs terres, et 31 ont préservé 30% de leurs mers ».

Une biodiversité essentielle à la survie de l’homme

La COP pour la biodiversité est importante puisque la survie de l’homme dépend de la survie des espèces qui l’entourent. Le magazine Futura Sciences souligne que, si les extinctions d’espèces ont toujours eu lieu, le rythme actuel est « 10 à 1000 fois plus rapide que le rythme naturel« . Environ 70% des vertébrés ont disparu depuis 1970, tandis que la masse des insectes diminue de 2,5% chaque année. La destruction des milieux et leur artificialisation, la surexploitation des ressources, le trafic d’espèces, le changement climatique, la pollution, la population humaine, la mondialisation sont des causes de cette disparition rapide de la biodiversité. Celle-ci est importante puisqu’elle fait partie d’un écosystème. Sans végétaux, les sols peuvent être exposés aux inondations, à l’érosion, aux glissements de terrain.

La biodiversité est aussi synonyme d’une alimentation variée et de bonne santé, car les insectes contribuent à la pollinisation et au développement d’environ 80% des aliments cultivés. La perte de la biodiversité a des conséquences sur la qualité de l’eau et de l’air, puisque des plantes et des champignons sont capables de filtrer les polluants. Enfin, les plantes produisent de l’oxygène, essentiel à notre survie.

Mardi 29 octobre, l’Allemagne, l’Autriche, le Danemark, la France, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la province canadienne du Québec se sont engagés à abonder le Fonds cadre mondial pour la biodiversité (GBFF, en anglais) pour un montant de 163 millions de dollars, note La Tribune. Créé en 2022 pour soutenir les engagements de la COP15, ce fonds doit recevoir au moins 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030 pour la biodiversité, dont 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025. « Le GBFF a été créé il y a deux ans et, 18 mois plus tard, il a commencé à débourser des financements, c’est un record », a déclaré la ministre de l’Écologie Agnès Pannier-Runacher, présente à Cali.