Ils ont attendu que la messe se termine puis se sont avancés discrètement. Inna, 33 ans, tient Mark, son fils de 5 mois, dans les bras. Aujourd’hui, il va se faire baptiser. Inna, son mari, et leurs amis vont se présenter au prêtre. «Bien sûr qu’on se souvient de ce qui s’est passé, souffle Ohla. Mais aujourd’hui on veut aussi aller de l’avant.» Elle vient tous les dimanches. «C’est très important pour nous d’être là. Il s’est passé beaucoup de choses ici.»
Une façon pudique de faire référence à ce mois de cauchemar, mars 2022, quand la ville est devenue le symbole de l’occupation des Russes. Après des combats acharnés, Boutcha est libérée par les troupes ukrainiennes et le monde découvre hébété les photos de dizaines de corps, retrouvés exécutés dans les rues. 116 cadavres ensuite enterrés à la va-vite, dans une fosse commune, creusée derrière l’église. Aujourd’hui, le lieu a été transformé en mémorial et une plaque au nom de chaque victime est inscrite sur un mur d’une trentaine de mètres.
Impacts de balles
Dans Boutcha, impossible de rater l’église orthodoxe Saint-André. Ce mastodonte blanc avec ses dômes dorés se voit à des kilomètres. Et ce dimanche de février – anniversaire de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie –, une petite centaine de personnes se sont réunies au sous-sol. Car le rez-de-chaussée, d’un blanc immaculé, n’est pas encore remis en état et sert pour le moment […]