Les premiers chercheurs américains qui souhaitaient fuir les États-Unis en raison de la politique de refonte du monde scientifique menée par l’administration du président Donald Trump ont été accueillis à l’université d’Aix-Marseille (AMU) dans le cadre du programme « Safe Place for Science » le jeudi 26 juin 2025. Près de 300 candidatures avaient été enregistrées, alors qu’une vingtaine de scientifiques ont été retenus par l’université du sud-est de la France, rapportent Le Monde et l’AFP.

Elle n’est d’ailleurs pas la seule à avoir manifesté son intérêt quant à l’accueil de cerveaux en provenance du pays incontournable en matière de recherche scientifique que sont les États-Unis. Les nouveaux arrivants, pas encore au complet, demeureront sur la Côte d’Azur pour une durée de trois ans.

Une dizaine de scientifiques accueillis à Aix-Marseille

Ils sont pour l’instant une dizaine parmi les 20 retenus à être arrivés à Marseille le 26 juin. Ils ont été accueillis en grande pompe par un parterre de journalistes, micros et caméras en main, dès leurs premiers pas au sein de l’université française, détaille Libération. Ils ont donc répondu à l’appel lancé par cette dernière en mars 2025 à l’attention des chercheurs américains opposés à la politique de Donald Trump, menaçant leur liberté académique. « Le principe de liberté académique, de même que tout le système de l’enseignement supérieur, est vraiment en danger aux États-Unis », a ainsi expliqué le professeur d’Histoire Brian Sandberg, figurant parmi les nouveaux venus d’outre-Atlantique de l’université d’Aix-Marseille.

L’université a-t-elle les moyens de garder ces chercheurs ?

Pour le président de l’université marseillaise et aixoise, Eric Berton, le programme mis en place pour l’accueil des chercheurs américains fera date. « C’est un programme d’accueil scientifique, d’asile scientifique. Et puis, surtout, on veut faire passer dans la loi cette notion de réfugiés scientifiques », a-t-il ainsi appuyé alors que des questionnements ont été formulés à plusieurs reprises sur la capacité de la France, et de l’université d’Aix-Marseille à pouvoir joindre les actes à la parole.

La communauté scientifique française a d’ailleurs émis de sérieux doutes alors que le gouvernement avait en parallèle annoncé des coupes budgétaires d’ampleur pour la recherche, comme le relevait franceinfo en mai dernier. L’université d’accueil a annoncé avoir débloqué un budget de 15 millions d’Euros sur trois ans, mais son président évoque la nécessité d’une rallonge de 15 millions supplémentaires dans l’optique de recevoir non pas 20 mais 39 chercheurs américains qui fuient leur pays, peut-on lire dans les colonnes de La Provence.