Une mutation aussi importante pour la Chine que pour le protestantisme et sur laquelle se penche un récent numéro de The Ecumenical Review, la revue du Conseil Œcuménique des Églises.
Déjà près d’un Chinois sur dix ?
Les chiffres sont flous mais éloquents : le nombre de protestants chinois était estimé à 700 000 à la prise du pouvoir par les communistes en 1949, à 1,5 million en 1976 après les persécutions de la Révolution culturelle, à 3 millions en 1982, 6,7 en 1986, 9,4 en 1992, 16,7 millions en 1998.
La progression pendant la décennie 2000 semble stupéfiante : les estimations actuelles comptent en 2009-2010 de 18 à 30 millions de membre des églises protestantes reconnues officiellement, de 45 à 70 millions dans ce qu’on appelle les églises de maison, c’est-à-dire les églises et communautés non reconnues. Soit un total de 63 à 100 millions de protestants chinois correspondant à une proportion plus tout à fait négligeable de 4,6 à 7,4 % des 1,35 milliard d’habitants du pays. En comparaison, les catholiques chinois seraient un peu moins d’une quinzaine de millions.
Ces chiffres, même dans leurs minima, font du protestantisme chinois le deuxième du monde après le protestantisme américain et, s’il continue son expansion à ce rythme, très prochainement le premier … Une révolution pour la Chine et une révolution pour le protestantisme. […]