Le déplacement doit se dérouler à huis clos. Contexte épidémique, oblige, ont indiqué les autorités chinoises. Ce mardi 24 mai, indique l’Express, la presse sera donc tenue à l’écart de la visite tant attendue de Michelle Bachelet, responsable de l’ONU pour les Droits de l’homme, au Xinjiang, dans l’ouest du pays. Dans cette région de Chine, Pékin est accusé de mener une politique répressive à l’encontre des musulmans ouïghours. Ces dernières années, les rapports officiels ayant fuité ou les témoignages de survivants de camps d’internement se sont multipliés mettant au jour les méthodes du pouvoir chinois à l’égard des membres de ce peuple turcophone.
“Mises en scène”
Les détails des lieux précis où Michelle Bachelet doit se rendre n’ont pas été dévoilés, suscitant des interrogations sur la latitude réelle dont elle disposera sur place. Car l’objectif de Pékin est clair : balayer les accusations qui visent les autorités chinoises et “clarifier la désinformation” sur son pays, a indiqué Wang Yi, le ministre chinois des Affaires étrangères, cité par Le Figaro. “Nous espérons que cette visite vous permettra d’aller au fond des choses, de parler des faits et de la réalité, afin de faire taire rumeurs et mensonges”, a-t-il clamé.
Washington accuse notamment Pékin de commettre un “génocide” dans cette région, où le pouvoir chinois est accusé d’y avoir interné au moins un million de Ouïghours et de membres d’autres minorités dans des camps de rééducation. Des enquêtes journalistiques ou de chercheurs ont également pointé du doigt du “travail forcé” et des “stérilisations forcées”.
Interrogée par l’AFP, Nursimangul Abdureshid, une Ouïghoure installée en Turquie, assure ne pas avoir “beaucoup d’espoir” quant à cette visite de l’ONU. “Il faut qu’ils rendent visite à des victimes, comme les membres de ma famille, pas qu’ils participent à des mises en scène préparées à l’avance” par Pékin, a-t-elle ajouté. En partenariat avec d’autres médias internationaux, Le Monde a publié le même jour de nouveaux documents de la police chinoise livrés à un chercheur qui attestent de l’obsession sécuritaire dans les camps d’internement de la minorité musulmane en Chine.