Trois cents des 302 sénateurs ont voté en faveur d’une proposition, mercredi 8 février. Celle-ci “invite le gouvernement à reconnaître officiellement l’extermination de masse, la déportation et la suppression de l’héritage culturel de plus de 250 000 Assyro-Chaldéens par les autorités ottomanes, entre 1915 et 1918, comme un génocide”. Elle lui demande également de “condamner publiquement le génocide”, rapporte Le Figaro. À l’origine du texte, Valérie Boyer, sénatrice LR des Bouches-du-Rhône, explique que la France a “un rôle de protection envers les chrétiens d’Orient, qui est l’héritage d’une longue histoire remontant aux capitulations signées par François Ier avec le sultan Soliman le Magnifique en 1535”.
La proposition entend également faire du 24 avril la date de commémoration des génocides arménien et assyro-chaldéen. Si le premier est reconnu par de nombreux pays et ONG, le massacre des Assyriens souffre du manque de reconnaissance en tant que génocide, estime l’élue. Pour Bruno Retailleau, sénateur vendéen et président du groupe LR, cette situation s’explique “sans doute parce que c’est un peuple qui n’est pas doté d’État, sans doute aussi parce qu’il y a eu des réticences”.
“Au nom de l’avenir”
Pour lui, la reconnaissance d’un génocide serait “un acte de vérité vis-à-vis de l’Histoire, mais aussi un acte de résistance, aussi bien face au négationnisme qu’au fatalisme”, précise le quotidien. Et de poursuivre : “Ce n’est pas au nom du passé, c’est au nom de l’avenir, l’avenir d’un peuple certes sans État, mais pas sans mémoire.”