Si, peu à peu, le trou dans la couche d’ozone se rebouche, les nouvelles de la banquise sont moins bonnes. Deux études suédoises, rendues publiques mardi 14 mars, aboutissent à la même conclusion. L’océan Arctique se réchauffe encore plus rapidement que les modèles climatiques retenus par les experts des Nations unies, si bien que la banquise réduit plus vite, indique BFMTV.
Non seulement les courants relativement chauds sont encore plus chauds que ne le pensaient les experts, mais ils sont aussi plus proches de la surface. Publiées par le Journal of Climate, les études de l’université de Göteborg comparent leurs observations aux calculs de 14 modèles retenus par le GIEC, le groupe d’experts chargé des principaux rapports de l’ONU sur le climat.
Comme pour l’atmosphère
Il en ressort qu’“on est sûrs que ce qui se passe dans l’Arctique en vrai ne se passe pas comme dans les modèles. Les prévisions qui sont partagées par le GIEC sont un petit peu trop optimistes. Ça va être encore pire et plus rapide que prévu”, commente la climatologue Céline Heuzé. Un décalage qui s’explique par le manque d’observations réalisées sur le terrain, avant la publication des prévisions. “Ce n’est pas évident d’aller dans l’Arctique donc, quand il y a une expédition, chacun veut récolter beaucoup de données différentes et la priorité n’est pas forcément donnée aux eaux profondes”, analyse la chercheuse.
Depuis 1979 et le début de la prise de photographies satellites, la surface de la banquise a diminué en moyenne de 9 % en hiver et de 48 % en été. Plus petite, elle est aussi moins épaisse de 66 %, insiste l’une des études. Dès 2022, d’autres chercheurs avaient mis à mal les prévisions du GIEC. Leur étude expliquait que l’atmosphère de l’Arctique s’était réchauffée quatre fois plus vite qu’ailleurs lors des quatre dernières décennies.