Dans son huitième rapport sur l’état des océans, l’observatoire européen Copernicus alerte sur le réchauffement des océans, qui jouent un rôle dans la régulation du climat sur Terre. "Depuis 2005 environ, le rythme de réchauffement des océans a doublé", a indiqué l’océanographe Karina Von Schuckmann, citée par franceinfo. Or, "le réchauffement de l’océan peut être considéré comme notre sentinelle du réchauffement climatique", a-t-elle ajouté lundi 30 septembre lors de la présentation de ce rapport. Celui-ci détaille l’accélération du réchauffement des océans, qui est de 1,05 watt par m2 depuis 2005, contre 0,58 watt par m2 lors des décennies précédentes. Les travaux du GIEC, groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ont montré que, depuis 1970, les océans ont absorbé "plus de 90% de l’excès de chaleur du système climatique" consécutif aux émissions massives de gaz à effet de serre. Les océans absorbent à eux seuls un quart du CO2 émis par l’homme.
Le rapport souligne que plus d’un cinquième de la surface océanique mondiale a connu une vague de chaleur sévère en 2023. Le réchauffement des eaux entraîne des ouragans et des tempêtes plus violentes. Ainsi, le mois de septembre 2024 a été marqué par un super typhon meurtrier en Asie, des inondations meurtrières au Sahel, au Népal, en Europe, mais aussi l’ouragan Hélène, qui a fait au moins 130 morts dans le sud-est des États-Unis. Les scientifiques du World Weather Attribution (WWA) ont montré que les pluies qui ont frappé l’Europe centrale et orientale sont "les plus fortes jamais enregistrées" dans la région. Avec le réchauffement, les canicules marines se multiplient. Ces épisodes peuvent entraîner des migrations, ainsi qu’une mortalité massive d’espèces, mais peuvent aussi dégrader les écosystèmes et réduire la capacité des couches océaniques à se mélanger, ce qui entrave la distribution des nutriments. En février 2024, la température moyenne à la surface des océans avait atteint 21,06°C, battant le record de 20,98°C enregistré en août 2023, rapportent Les Échos. Les vagues de chaleur marine sont de plus en plus longues, leur durée maximale annuelle moyenne a doublé depuis 2008, passant de 20 à 40 jours.
Ces températures élevées de l’océan sont observées partout dans le monde, relève Copernicus, qui indique que près des deux tiers de la mer Baltique ont subi des vagues de chaleur marine, tandis qu’en été et en automne, les températures ont été les troisièmes plus chaudes depuis 1997. La mer Méditerranée, a elle aussi subi des vagues de chaleur marine. L’augmentation de la chaleur des océans "a de profondes répercussions sur presque tous les aspects de l’océan, des processus physiques aux équilibres biogéochimiques, en passant par la biodiversité et les écosystèmes marins", rappelle l’observatoire européen.