Plus rien ne semble pouvoir arrêter la montée des eaux. La fonte des glaces de l’Antarctique occidental devrait encore s’accélérer au cours des prochaines décennies. Au point que le niveau des mers pourrait augmenter. Et ce, même si le monde respecte ses engagements pour limiter le réchauffement climatique. C’est en tout cas ce que prévoit une étude publiée lundi 23 octobre, dans la revue Nature Climate Change par des chercheurs du British Antarctic Survey, rapporte 20 Minutes.

Les scientifiques sont formels : l’humanité a “perdu le contrôle” du sort des plateformes de glace. Ces gigantesques structures gelées flottantes jouent un rôle primordial, puisque leur présence retient la dérive et la fonte des glaciers dans l’océan. Ce n’est pas la première fois que l’Antarctique connaît une perte de glace accélérée ces dernières décennies.

Mais selon les scientifiques, la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental contient assez d’eau pour élever le niveau des océans de plusieurs mètres. À ce stade, un “point de bascule climatique” serait atteint. En s’appuyant sur une modélisation informatique, les scientifiques estiment qu’une fonte plus rapide des plateformes glaciaires est déjà inévitable, à cause du réchauffement des océans.

Poursuivre les efforts 

La réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) et un réchauffement dans les limites fixées par l’accord de Paris (1,5 degré Celsius par rapport à l’ère préindustrielle) ne changeraient que peu de choses aux résultats. “La fonte de la plateforme glaciaire de l’Antarctique occidental est l’un des effets du changement climatique auquel nous devrons probablement nous adapter”, explique Kaitlin Naughten, autrice principale de l’étude. Elle rappelle que des millions de personnes, à travers le monde, vivent actuellement dans des zones côtières de faible altitude et certaines “communautés côtières devront soit construire aux alentours, soit être abandonnées”.

Pour Alberto Naveira Garabato, professeur d’océanographie physique à l’université de Southampton, cette étude “donne à réfléchir”. Elle “illustre comment nos choix passés ont probablement entraîné une fonte substantielle de l’inlandsis de l’Antarctique occidental et l’élévation du niveau de la mer qui en découle, à laquelle nous devrons inévitablement nous adapter en tant que société au cours des décennies et des siècles à venir”. Il ajoute cependant que les efforts pour réduire les émissions de GES doivent se poursuivre, afin d’éviter d’autres conséquences climatiques graves, comme la fonte de la calotte glaciaire de l’Antarctique oriental, actuellement considérée comme plus stable. À long terme, les efforts pourraient néanmoins avoir un impact important, puisque la calotte glaciaire mettra sans doute des siècles, voire plus, à réagir pleinement au changement climatique.

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