Un nouveau pétrolier vénézuélien arraisonné, les menaces de Trump contre le président Maduro, et les dénonciations du pays d’Amérique latine à l’ONU, la pression des États-Unis contre le Venezuela se poursuit, jusqu’à l’invasion militaire ? Mardi 23 décembre, le représentant vénézuélien à l’ONU a vivement dénoncé la politique belliciste des États-Unis devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies. « Nous sommes en présence d’une puissance qui agit en dehors du droit international, exigeant que les Vénézuéliens quittent notre pays et le lui cèdent […] sinon, il (Donald Trump) mènera une attaque armée, qu’il annonce depuis des semaines. Il s’agit là de la plus grande extorsion connue dans notre histoire », lance Samuel Moncada.

De concert, la Russie et la Chine ont fustigé la politique de pression militaire et économique étasunienne contre le Venezuela. Les deux nations ont respectivement qualifié ces agissements de « comportement de cowboy » et d’« intimidation », rapporte France 24. Au cours d’un entretien sur la chaîne NBC, Donald Trump a en effet indiqué ne pas « exclure » une guerre ouverte contre le pays d’Amérique latine présidé par Nicolas Maduro, rapporte La Croix. Le locataire de la Maison Blanche a également indiqué qu’il serait « sage » de la part de ce dernier de quitter le pouvoir alors qu’une « gigantesque armada » sous pavillon étasunien menace le Venezuela dans les Caraïbes.

Une « opération de renversement » sous couvert d’action « antidrogue »

Face aux accusations de Samuel Moncada, l’ambassadeur Mike Waltz a rétorqué que « Les États-Unis feront tout ce qui est en leur pouvoir pour protéger notre hémisphère, nos frontières et le peuple américain ». Au cours de la réunion du Conseil de Sécurité, ce dernier a également réitéré les accusations de Donald Trump contre le président vénézuélien. « Nicolas Maduro est un fugitif recherché par la justice américaine et le chef de l’organisation terroriste étrangère le ‘Cartel de los Soles’ », a-t-il indiqué. Une organisation dont l’existence n’a pas été démontrée, rapportent de nombreux experts. « Ce n’est pas un cartel organisé. Nicolás Maduro en est encore moins le chef », témoigne Thomas Posado, maître de conférences en civilisation latino-américaine à l’Université de Rouen auprès de TV5 Monde.

Selon John Polga-Hecimovich, professeur de science politique rattaché à l’Académie navale des États-Unis cité dans La Presse, les manœuvres de l’administration étasunienne, les déclarations de Trump et la pression militaire mise en place serviraient à encourager un coup d’État au sein même du Venezuela. « On assiste à une opération de renversement de régime sous couvert d’opération antidrogue », a-t-il indiqué. Une opération qui semble pour le moins complexe selon l’expert, tant Nicolas Maduro a su asseoir son autorité dans l’armée. « Il a fait beaucoup d’efforts au fil des années pour lier son destin à celui des officiers supérieurs afin qu’ils préfèrent le statu quo », soutient le professeur de sciences politiques.