La préservation des forêts tropicales est indispensable à la maîtrise du dérèglement climatique et à la lutte contre le déclin de la biodiversité. Deuxième massif forestier tropical après l’Amazonie, le bassin du Congo, « deuxième poumon vert de la planète », et s’étendant sur plus de « 200 millions d’hectares », selon Libération, fut jusqu’ici relativement épargné par la déforestation. Ce n’est plus le cas, en raison notamment de la hausse de la démographie et aux besoins « en terres d’une paysannerie dépendante d’une agriculture itinérante sur brûlis » selon les analyses du Monde. La conférence a été filmée et est consultable sur la chaîne Youtube du Monde.

Des bons sentiments à foison

La Maire de Paris Anne Hidalgo a souligné, en introduction de ce débat, la nécessité de « porter un plaidoyer » pour la défense d’un patrimoine naturel si précieux, menacé par le sous-développement et l’urgence climatique. Mais le déroulé de la journée, voyant défiler chefs d’États, dirigeants et ministres africains, ne fut que paroles consensuelles et sans suite, voire très gênantes, selon Libération. En effet, Anne Hidalgo a remercié les leaders de la région, qui « sont… ces territoires ». Mais doit-on rappeler que ces mêmes chefs d’États mènent un monopole politique, et ruinent leur région ? Paul Biya, président du Camerou, règne sur le pays depuis 1982, soit depuis près de 40 ans. Au Gabon, la famille Bongo est au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle, le pays est maintenu dans un état de sous-développement alors que les dirigeants exploitent son pétrole.

« Monsieur Rioux, je vous arrête ! »

Alors que Rémy Rioux, chef de l’Agence française de développement (AFD) annonçait son souhait de vouloir prodiguer des investissements supplémentaires dans cette région d’Afrique Centrale, un activiste gabonais a soudain interrompu le discours : « Monsieur Rioux, je vous arrête ! L’AFD : un million d’euros pour des écoles jamais construites ! Jusqu’à quand on va vouloir sauver la planète, alors qu’on tue le peuple ? C’est bien la COP, c’est bien Glasgow, mais chez moi, au Gabon, les femmes accouchent par terre, le peuple souffre ! »

Par la suite, les représentants du Cameroun, du Gabon, du Congo-Brazzaville ont défilé à la tribune, listant toutes leurs bonnes actions accomplies en faveur du climat. Jules Doret Ndongo, ministre camerounais des forêts, a par exemple souligné tous les « efforts » accomplis. Mais il n’a rien dit sur sa décision, en juin 2021, de faire une route au sein d’un parc naturel classé au patrimoine de l’UNESCO. Selon certains certains écologistes locaux, cette route aurait pour objectif de permettre les braconnages.

Au final, la conférence a coupé court, s’est terminée plus tôt, laissant moult questions en suspens.