Conséquences de la guerre en Ukraine : de 8 à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde, indique Le Monde, qui cite des travaux publiés le 11 mars par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). En effet, l’Ukraine et la Russie font partie des principaux exportateurs mondiaux de blé, de maïs, d’orge, de colza et de tournesol, rappelle le quotidien : les deux pays représentent plus d’un tiers des exportations de céréales dans le monde.
L’Asie-Pacifique, l’Afrique subsaharienne, le Proche-Orient et l’Afrique du Nord sont les régions qui pourraient être particulièrement affectées. Vingt-six pays, notamment en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, dépendent à plus de 50% de la Russie et de l’Ukraine pour leurs importations de blé, note Le Monde. L’offensive russe a eu lieu alors que l’Ukraine venait ‘entamer sa saison agricole et les bombardements ont ainsi mis à l’arrêt les ports ukrainiens. Les exportations russes de céréales, quant à elle, dépendent d’infrastructures qui devraient être affectées par les sanctions internationales, avance la FAO.
“Un ouragan de famines”
L’indice des prix alimentaires de la FAO risque, selon la durée du conflit, de grimper de 8% à 20% au-dessus de son niveau actuel, déjà très haut. Et, parallèlement, la faim dans le monde touche près d’une personne sur dix. De plus, un tiers de la population se trouve en insécurité alimentaire.
Vendredi 11 mars, les ministres de l’Agriculture des pays membres du G7 ont déclaré qu’ils souhaitaient “éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix”. Pendant ce temps, lors d’un sommet européen, à Versailles, Emmanuel Macron appelait notamment à se préparer à un risque de “déstabilisation sur le plan alimentaire.” “Nous appelons tous les pays à garder leurs marchés agricoles ouverts, et à ne pas prendre de mesures restrictives injustifiées à l’exportation”, ont ajouté les ministres de l’Agriculture des pays membres du G7.
“C’est très bien que le G7 alerte sur le risque de spéculation, mais ce ne sont que des déclarations d’intention. Le nombre de personnes qui seront en insécurité alimentaire demain va dépendre de ce qu’on met en place aujourd’hui. Il faut se mettre à table maintenant avec les pays du Sud menacés et leur donner les capacités à faire face à cette crise”, commente pour Le Monde, Valentin Brochard, chargé de plaidoyer au CCFD-Terre solidaire. Mardi 15 mars, relate France Info, Antonio Guterres, le secrétaire général de l’ONU, a alerté contre le risque d’une guerre qui pourrait entraîner “un ouragan de famines” dans de nombreux pays, notamment en Afrique.