Elle avait débuté le 9 mai dernier. La COP15 désertification, qui se tenait à Abidjan (Côte d’Ivoire), s’est achevée une dizaine de jours plus tard, le 20 mai, sur un bilan mitigé, écrit Le Monde. Cette conférence, moins connue que les celles sur le climat et la biodiversité, a débouché sur un engagement à “accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030”. La COP15 prévoit aussi de renforcer “la résilience face à la sécheresse en identifiant l’expansion des zones arides” et d’améliorer “l’implication des femmes dans la gestion des terres”.
“Il y a un milliard de terres à rénover à travers le monde. Cela constitue un engagement relativement important. S’il y a un point que j’aurais bien voulu voir avec beaucoup plus de proéminence, c’est la participation du secteur privé. Les terres sont gérées par le secteur privé, essentiellement dans le domaine de l’agriculture, et là, j’aimerais bien, peut-être dans le futur, beaucoup plus d’engagement”, a indiqué Ibrahim Thiaw, secrétaire exécutif de la convention sur la désertification, cité par RFI.
“Systèmes d’alerte précoces”
Même son de cloche du côté de la société civile. Pour Manon Albagnac de l’ONG Cari, également citée par RFI, les avancées sont timides : “Il y a des engagements aujourd’hui, en termes d’hectares à restaurer, mais est-ce qu’on va faire vraiment le suivi de ces hectares ? Sur la sécheresse, on aurait pu espérer un engagement un petit peu plus à la hauteur des enjeux”.
Mais la COP15 n’a pas abouti à la mise en place d’un protocole calqué sur le modèle de celui de Kyoto pour les émissions de gaz à effet de serre. Même si certains pays poussaient en ce sens. Dans un entretien avec Libération, Jean-Luc Chotte, président du comité scientifique français de la désertification, analyse : “Un protocole est quelque chose de contraignant. L’état d’avancement des discussions actuelles n’a pas permis d’arriver à l’adoption de ce protocole-là, ce qui ne veut pas dire que la sécheresse va quitter l’agenda de la COP désertification.”
Et ce chercheur à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de rappeler : “Il y a eu es discussions sur la mise en œuvre de systèmes d’alerte précoces, la nécessité de différencier et de mesurer les impacts différenciés des sécheresses sur les populations vulnérables, et notamment les femmes. (Elles) vont se poursuivre, nous verrons bien à la prochaine COP.” La COP 16 aura lieu en Arabie saoudite, dans deux ans.