Les coûts pour les pays en développement de l’adaptation aux changements climatiques, de la transition énergétique et de la restauration du capital naturel sont estimés par l’ONU à 2 400 milliards $. Ces pays vont prendre en charge eux-mêmes plus de 1 000 milliards ; il reste ainsi 1 000 à 1 300 milliards, par an, de financements extérieurs nécessaires.

Ces montants permettent de prendre conscience des enjeux financiers des changements climatiques. Il faut les comparer aux 7 000 milliards annuels de subventions aux énergies fossiles, ou aux 4 000 milliards d’augmentation des profits des industries fossiles en 2022.

« Seulement » 300 milliards ?

Pour autant, on n’est arrivé à se mettre d’accord « que » sur 300 milliards d’aides. De nombreuses questions se posent. Qui doit payer ? A ce jour, les 23 pays les plus développés lors de l’accord de Copenhague ; mais depuis 15 ans, la Chine ou les pays du Golfe, par exemple, se sont significativement enrichis. On débat aussi du mode d’apport des financements : taxes, « crédits carbone » (sur lesquels on progresse), prêts (70% de la finance climatique) ou dons, il faut combiner de manière équitable et, surtout, efficace.

Chaque geste compte

Certaines postures compliquent les choses. La Chine, gros émetteur, refuse de devenir contributeur obligatoire ; l’Arabie saoudite s’oppose au suivi de la sortie des énergies fossiles. Les 45 pays les moins avancés voulaient se réserver la totalité des aides. Et puis le dictat de la « punchline » conduit à des caricatures. Une ONG a déclaré : « Un non accord vaut mieux qu’un mauvais accord ». Pourtant pour le climat, chaque geste compte. 300 milliards par an ce n’est pas […]