La COP21, conférence de Paris sur le climat, s’ouvre. Initiée le 30 novembre, elle s’achèvera le 11 décembre. L’objectif est aboutir, pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, à une entente permettant de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C.

La COP21 s’ouvre, malgré les événements tragiques ayant secoué la capitale. Il est heureux que cette manifestation internationale ait pu être maintenue, même si c’est au prix de quelques limitations dans les expressions publiques prévues par la « société civile » hors des murs du Bourget où se tient la partie officielle, ainsi que les nombreuses « parties prenantes accréditées ». Car outre les gouvernements (souvent représentés au niveau des chefs d’Etats) et les organisations internationales, sont également présents les représentants des entreprises, des ONG, et de diverses organisations concernées. Petit manuel pour « décrypter » les enjeux.

1. Une réalité expliquée par les scientifiques, désormais partagée par tous

Nous ne reprendrons pas ici les conclusions du dernier rapport du GIEC, tant il est maintenant clair pour tous que les changements climatiques constituent une réalité qu’il convient de se donner les moyens d’affronter, et de limiter tant que faire se peut. La relation entre ces perturbations et la croissance des émissions de gaz à effet de serre par combustion des énergies fossiles est bien établie. Parallèlement, l’atteinte du « pic pétrolier » (correspondant à la consommation de la moitié des ressources) est avérée, même si les technologies permettent d’aller chercher des ressources ultimes de plus en plus onéreuses dans les roches mères, ou les schistes et les sables bitumineux. Cet épuisement en un siècle d’une énergie fossile particulièrement avantageuse accumulée en près d’un milliard d’années se trouve relayé temporairement par le gaz et le charbon, mais on sait que celles-là seront aussi finies.

Bien que l’addiction soit forte (la croissance même du PIB est directement corrélée à celles de la production d’énergie fossile), l’obligation de « changer de paradigme » est désormais perçue par le plus grand nombre comme une nécessité. Il est de notre responsabilité de montrer que c’est possible « sans douleur » si c’est assumé, et que c’est même une chance pour sortir de l’impasse actuelle. […]