Même allégées, les mesures sanitaires imposées en raison de la crise sanitaire du Covid-19 ont compliqué l’arrivée de certaines délégations jusqu’à la COP26. Le gouvernement britannique a été contraint de limiter ses exigences après avoir essuyé les critiques de la communauté internationale. Celle-ci craignait que la 26e conférence pour le climat soit taxée de « COP de riches et de privilégiés », rapporte franceinfo. Avant d’assister au rendez-vous, il a fallu présenter un certificat de vaccination, un test, un courrier de confirmation, etc…
Au point que Kouka Ouedraogo, membre de la délégation du Burkina Faso, a rencontré des soucis pour remplir les documents demandés. « Nous n’avions pas d’ambassade [du Royaume-Uni] au Burkina, nous étions obligés d’aller au Ghana. Ça a pris du temps », raconte-t-il à France 2. Venue d’Indonésie, Mina Setra confirme que ça n’a pas été simple : « Beaucoup de choses sont compliquées, parce que nous ne parlons pas anglais. Nous devions comprendre les questions, les formulaires, tout… C’est compréhensible à cause de la situation sanitaire, mais nous aurions aimé que ce soit plus simple. »
Cinq jours de voyage
Pour venir de l’archipel des Tuvalu, Lafita Meatuai Paeniu Pita a enchaîné les avions. « Il n’y a aucun vol commercial qui part des Tuvalu, vers aucune partie du monde. Une compagnie chinoise a donc organisé un charter. Nous sommes partis des Fidji, direction la Chine, puis Singapour, puis Londres et enfin Glasgow », raconte la déléguée à France 2. Le voyage a duré cinq jours. Tshering Tashi, membre de la délégation du Bhoutan, est monté à bord de quatre avions et est arrivé à Glasgow bien en amont de la COP26. « À cause du Covid-19, il n’y a qu’un seul vol par semaine depuis le Bhoutan. Pour être à l’heure pour notre première réunion, le 25 octobre, nous avons dû arriver le 19 octobre. Notre gouvernement a donc payé une semaine de logement pour rien. »
Une dépense pas anodine étant donné le prix du logement à Glasgow. Ceux-ci ont explosé à l’approche de la COP26 allant jusqu’à 1 000 euros par nuit, chiffre Le Monde. Alors, certains ont opté pour une chambre chez l’habitant, « à environ 30 minutes de voiture » du lieu où se déroule la COP, confirme le Béninois Appolinaire Gnanvi. Et puis, en raison de l’isolement qui attend certains une fois de retour dans leurs pays, des délégations ont choisi de limiter le nombre de participants. C’est le cas de celle du Bhoutan forte de 13 membres. « Nous aurions eu besoin de plus de monde, mais en rentrant, nous serons tous soumis à une quarantaine de deux semaines. On ne pouvait pas se le permettre », explique Tshering Tashi.
Faire des choix
Alors, il faudra faire des choix, faute de pouvoir assister à tous les rendez-vous. Mais comme le précise à la chaîne de télévision Lafita Meatuai Paeniu Pita : « Nous sommes en première ligne ! Il nous fallait être ici pour faire pression, pour parler de notre vulnérabilité » face au dérèglement climatique. L’archipel des Tuvalu risque, en effet, d’être englouti par la montée des eaux.