Un accord a été trouvé, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 novembre, à l’issue de la COP29 pour le climat à Bakou, en Azerbaïdjan. Les pays industrialisés se sont engagés à apporter une aide d’au moins 300 milliards de dollars d’ici à 2035 aux pays du Sud, afin de les aider dans leur transition climatique. Cette somme comprend l’aide publique, notamment des banques multilatérales de développement, mais aussi des investissements privés associés aux fonds publics, détaillent Les Echos. Les pays les moins développés pourront bénéficier de ces aides pour faire baisser leurs émissions de gaz à effet de serre, financer le développement de l’énergie renouvelable ainsi que l’adaptation au changement climatique. Les pays européens, les États-Unis, le Canada, l’Australie, le Japon et la Nouvelle-Zélande, dont l’engagement était de 100 milliards d’euros par an jusqu’en 2025, se félicitent d’avoir triplé leur contribution. Mais, comme la somme de 300 milliards d’euros par an ne devrait être atteinte qu’en 2035, l’augmentation ne devrait être que de 7% environ. La Chine et les autres pays émergents pourront participer de manière volontaire, rapporte RFI.
« Le montant proposé est lamentablement faible. C’est dérisoire », a protesté la déléguée indienne à la COP29 après l’adoption de l’accord. La Bolivie, le Nigeria et l’ensemble du groupe africain ont regretté un engagement financier « trop faible et trop tardif ». Pour seule consolation, les pays du Sud ont obtenu une clause pour réviser cet accord d’ici à cinq ans au lieu de dix ans.
Un manque d’ambition de la COP29
Le manque d’ambition de l’accord a également été décrié. Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a fait part de sa déception : « J’avais espéré un résultat plus ambitieux, tant sur le plan financier que sur celui de l’atténuation, pour relever le grand défi auquel nous sommes confrontés », a-t-il confié. Ainsi, la « sortie progressive des énergies fossiles », qui avait été obtenue lors de la COP28 à Dubaï l’année précédente, ne figure plus explicitement dans l’accord de la COP29.
Des règles sur les transactions carbone ont aussi été adoptées, comme celle qui permet aux pays riches de remplir leurs objectifs climatiques en payant des pays d’Afrique ou d’Asie au lieu de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils pourraient financer des activités pour réduire ces émissions dans d’autres États et enregistrer une réduction d’émissions dans leur bilan. Mais cela permettrait à certains États de se dire plus vertueux qu’ils ne le sont vraiment.
Plusieurs voix se sont élevées pour exprimer leur déception après la COP29. « Aucun pays n’a obtenu tout ce qu’il voulait, et nous quittons Bakou avec une montagne de travail à accomplir », a regretté Simon Stiell, le chef de l’ONU Climat. Pour Agnès Pannier-Runacher, ministre française de la Transition écologique, l’accord est « décevant » et n’est « pas à la hauteur des enjeux ».