Le candidat du Parti démocrate Lee Jae-myung a remporté samedi 3 juin les élections présidentielles de Corée du Sud avec 49,42 % des voix, rapporte France 24. En battant son adversaire, le candidat conservateur Kim Moon-soo (41,15 %), il succède à Yoon Suk-yeol, destitué début avril et coupable d’une tentative de coup d’État en instaurant, bien que temporairement, la loi martiale en décembre dernier. Marqués par cet épisode et le chaos qui s’en est suivi au cours des six derniers mois, les Sud-Coréens se sont déplacés en masse jusqu’aux urnes pour atteindre un niveau de participation qui n’avait plus été vu depuis 28 ans, culminant à 79,4 %. « Plus jamais les armes […] ne seront utilisées pour intimider le peuple dans le cadre d’un coup d’État militaire », a tenu à rassurer le nouveau président le mercredi 4 juin, jour de sa prise de fonctions.

Un président démocrate et progressiste pour le pays du Matin calme

La population coréenne a donc pu souffler après la certification des résultats par la Commission électorale, grâce à laquelle Lee Jae-myung pouvait enfin être officiellement intronisé comme le nouveau président de Corée du Sud. « La Commission électorale nationale déclare par la présente Lee Jae-myung du Parti démocratique comme le président élu », a déclaré le président de la Commission Roh Tae-ak, parachevant la victoire du candidat démocrate. Situé au centre gauche de l’échiquier politique, le candidat malheureux à l’élection présidentielle 2022 est devenu au fur et à mesure des années la figure de proue du progressisme en Corée du Sud.

Une prise de fonction dans un contexte géopolitique troublé

Cet avocat spécialisé dans les droits humains, qui était passé tout près de perdre la vie dans une tentative d’assassinat en janvier 2024, comme le rappelle Le Monde, promet de tout mettre en œuvre pour apaiser les relations tendues avec la Corée du Nord, que son prédécesseur n’a pas manqué d’envenimer. Le but de Lee Jae-myung sera ainsi de « poursuivre le dialogue, la communication et la coopération » avec le pays voisin. « Quel que soit le coût, la paix est préférable à la guerre », a poursuivi l’ancien ouvrier, dorénavant nouveau président coréen, lors de son discours de prise de fonctions.

À la tête de la quatrième puissance économique d’Asie, il n’ignore pas le contexte commercial international à fleur de peau en raison de l’imprévisibilité du président américain Donald Trump et de la guerre commerciale qu’il a engagée depuis le début de l’année, non seulement avec la Chine mais aussi avec le reste des pays asiatiques. Le président sud-coréen a notamment pointé du doigt « la montée du protectionnisme et la restructuration des chaînes d’approvisionnement [qui] menacent [la] survie [du pays] même ».