Les pays membres de la Cédéao se réuniront jeudi 10 août à Abuja, au Nigéria. Ce “sommet extraordinaire” portera sur “la situation politique” au Niger et l’attitude à adopter après l’expiration d’un ultimatum posé par la Cédéao à la junte en place au Niger depuis bientôt deux semaines, rapporte franceinfo. Si la Cédéao est soutenue par Paris, qui rappelait samedi, au travers de Catherine Colonna, ministre des Affaires étrangères française, que les putschistes nigériens “feraient bien de prendre la menace d’intervention militaire par une force régionale très au sérieux”, ils ne sont néanmoins pas isolés.
Lundi, l’armée malienne a annoncé l’envoi par le Mali et le Burkina Faso d’une délégation officielle conjointe à Niamey, la capitale nigérienne, pour manifester leur “solidarité” avec leur “peuple frère du Niger”. Alors que tous les Français qui souhaitaient quitter le Niger ont été évacués, l’espace aérien a été fermé dimanche. “Face à la menace d’intervention qui se précise à partir des pays voisins, l’espace aérien nigérien est fermé (…) jusqu’à nouvel ordre”, a expliqué le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), désormais au pouvoir.
Ressources naturelles convoitées
Dans une tribune publiée, jeudi 3 août dans le Washington Post, Mohamed Bazoum, séquestré depuis qu’il a été renversé le 26 juillet par des militaires putschistes, met en garde sur l’expansion de “l’influence” russe dans la région. Par conséquent, il “appelle le gouvernement américain et l’ensemble de la communauté internationale à aider à restaurer l’ordre constitutionnel”, a-t-il ajouté.
Comme le rappelle BFMTV, le Niger est meurtri par de longues années de terrorisme islamiste. La région du Sahel qui souffre d’instabilité politique, est extrêmement pauvre et dispose de ressources naturelles convoitées. Pour la France, qui a quitté le Mali au courant de l’été 2022, Niamey est le dernier allié avec lequel elle entretient un partenariat dit de “combat” contre les jihadistes.