C’est dire si l’inquiétude ne cesse de monter d’un cran. Alors que des dizaines de milliers de soldats russes sont massés le long de la frontière ukrainienne, Washington a annoncé, lundi 24 janvier, placer 8500 militaires sur le qui-vive, craignant une invasion prochaine de l’Ukraine par la Russie. Le président américain Joe Biden accroît donc la pression sur le régime russe, note France 24. Les militaires américains pourraient être prêts à renforcer la Force de réaction rapide de l’OTAN, qui est constituée de 40.000 militaires, a précisé John Kirby, porte-parole du Pentagone. “Aucune décision n’a été prise sur un déploiement de forces en dehors des États-Unis pour l’instant”, a-t-il dit. Mais “il est très clair”, selon lui, “que les Russes n’ont actuellement pas l’intention d’amorcer une désescalade”.
Réunis en visioconférence, les dirigeants des États-Unis, de France, de Grande-Bretagne, de l’Italie et de la Pologne, ont affirmé leur soutien “sans réserve” à l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ils ont promis des conséquences très lourdes à la Russie en cas d’agression contre ce pays. Les participants “ ont été tous de l’avis qu’il appartient à la Russie d’entreprendre des initiatives visibles de désescalade ” dans ce conflit, a indiqué le porte-parole du chancelier allemand.
“ La diplomatie ne tient plus qu’à un fil”
D’après un communiqué de la Maison Blanche, ils ont “ souligné leur désir commun d’une résolution diplomatique”, tout en évoquant leurs “ préparatifs en vue d’imposer des conséquences massives et des coûts économiques sévères à la Russie” en cas d’invasion, et de “ renforcer la sécurité sur le front oriental de l’OTAN”. Jens Stoltenberg, le secrétaire de l’Alliance a parlé de “coûts sévères” en cas de “ nouvelle agression” contre l’Ukraine.
Pour Melinda Haring, directrice adjointe du centre pour l’Eurasie à l’Atlantic Council (think tank atlantiste américain), citée par 20 Minutes, “la diplomatie ne tient plus qu’à un fil. Elle n’a abouti à rien de concret la semaine dernière, hormis quelques propos conciliants et davantage de rencontres.” “Il n’y a pas de désescalade. Au contraire, la situation empire, reprend-elle. Les actions de la Russie sont de plus en plus inquiétantes, avec des troupes supplémentaires déployées, y compris en Biélorussie”.
Quelques jours plus tôt, les États-Unis ont ordonné aux familles des diplomates américains en poste à Kiev de quitter la ville pour cause de “menace persistante d’une opération militaire russe”. Le Royaume-Uni lui a emboîté le pas. La France, quant à elle, a conseillé de reporter les voyages non essentiels vers l’Ukraine.