Son nom en dit long sur ce qu’il représente : “Flugt”, ce qui signifie “la fuite”, en danois. Le 28 juin, un nouveau musée s’est ouvert à Oksbøl, une petite ville sur la côte ouest du Danemark, l’un des États européens très stricte concernant l’immigration, et celui-ci est consacré aux exilés, rapporte Le Figaro. Objectif : se mettre dans la peau d’une personne qui a été contrainte de quitter son pays pour tenter de comprendre les histoires personnelles à travers la migration forcée.

Le lieu du musée est également emblématique : autrefois, ce fut l’hôpital d’un camp de réfugiés allemands de la Seconde Guerre mondiale. “Nous voulons raconter l’histoire, derrière les chiffres, des vrais gens”, explique le directeur du musée Claus Kjeld Jensen, cité par Le Figaro. “Si nous n’osions pas aborder des questions difficiles et des thèmes actuels concernant la migration, alors le musée ne serait pas pertinent. J’espère que les visiteurs auront une compréhension plus large de pourquoi les gens fuient, comment ils fuient, et comment cela affecte ces personnes qui ont été des réfugiés”, précise-t-il auprès d’Euronews.

90 millions de personnes déracinées

Entre 1939 et 1945, des milliers d’Allemands ont fui pour trouver refuge au bord de la mer du Nord, rappelle Le Figaro : c’est alors qu’Oksbøl est rapidement devenue la cinquième ville du Danemark en termes de population. “Il y a cette période de l’histoire du monde qui s’est déroulée ici même, où nous sommes. Mais il y a aussi la situation d’aujourd’hui. Nous avons beaucoup plus de réfugiés dans le monde que nous n’en avions à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Donc je suppose que la question est plus pertinente que jamais”, indique le directeur du musée, cité par le quotidien de droite.

Car, au-delà du cas Danemark, ce nouveau musée témoigne du mouvement des réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale. Pour rappel, le monde recensait, à la fin de l’année 2021, près de 90 millions de personnes déracinées (autrement dit les réfugiés et les déplacés internes), d’après l’agence des Nations unies pour les réfugiés. L’invasion de l’Ukraine par les forces russes ont par ailleurs contraint 12 millions de personnes à quitter leur foyer, estime l’ONU.