Les livres scolaires sont de retour dans les écoles suédoises. Pourtant, ils avaient été remisés depuis plus de dix ans au profit de tablettes numériques. Jusqu’à la rentrée du lundi 21 août, tout se faisait sur écran : les exercices, le suivi des leçons, la recherche d’information et même les évaluations. Comme l’explique Ouest-France, en Suède, la majorité des écoliers se mettent généralement à l’écriture manuelle à partir de la deuxième année d’école élémentaire, soit l’équivalent du CE1.

Aujourd’hui, la génération du tout-numérique a grandi. Les doutes aussi. En mai dernier, Lotta Edholm, ministre de l’Éducation, parlait dans le quotidien Dagens Nyheter d’une crise de la lecture. D’ailleurs, le classement international Pirls (Progress in international reading literacy) publié mi-mai, mettait en lumière la progression de la part des enfants de 10 ans rencontrant des difficultés à lire (12 % à 19 %) au cours des cinq dernières années.

Petits migrants, la pandémie

Malgré cette régression, la Suède reste à la troisième place de l’Union européenne en compréhension de l’écrit, alors que la France est 16e. Par ailleurs, d’autres éléments expliqueraient la baisse de niveau. Auparavant très accueillante, la Suède a ouvert ses portes à de nombreux migrants dont les enfants maîtrisaient mal le suédois. La pandémie a aussi pesé lourd sur les apprentissages.

Mais comme le relate le quotidien français, la ministre estime que les manuels scolaires ont des avantages qu’aucune tablette ne peut remplacer. Alors, pour racheter des livres, le gouvernement de centre-droit a débloqué l’équivalent de 58 millions d’euros. Un montant auquel il faudra ajouter 44 millions en 2024, puis en 2025. Grâce à cela, tous les élèves disposeront d’un manuel scolaire par matière.

Au Brésil, un choix inverse

Au Brésil, le gouverneur de l’État de Sao Paulo, quatre fois plus peuplé que la Suède avec ses 44 millions d’habitants, a décrété la fin des manuels dans les collèges dès cette rentrée. Une décision politique puisque les livres, fournis par le gouvernement de gauche, seront remplacés par des programmes numériques préparés par l’équipe du gouverneur, proche de Jair Bolsonaro, ex-président d’extrême droite.