Les 7 et 8 octobre derniers, des représentants d’Églises protestantes de 15 pays de l’Union européenne se sont retrouvés à Rome pour un échange sur le lancement d’un projet de couloirs humanitaires européens. En conclusion de ces deux journées, la vice-ministre italienne pour les Affaires étrangères et la coopération, Emanuela Del Re, a déclaré : « Les couloirs humanitaires sont à porter au crédit de l’Italie : le gouvernement va désormais travailler pour qu’ils deviennent un mécanisme qui satisfasse pleinement les valeurs de l’Union européenne, parce qu’ils ont également besoin du soutien financier de l’Europe. »
Un exemple pour l’Europe
Pour Paolo Naso, coordinateur du projet Mediterranean Hope pour la Fédération des Églises protestantes en Italie (FEPI), cette expérience œcuménique européenne (les couloirs humanitaires ) est devenue un exemple pour l’Europe. Soutenue par la force des Églises protestantes européennes, cette expérience est désormais appelée à devenir une pratique de l’Union européenne.
L’objectif de la FEPI aujourd’hui est d’ouvrir une voie d’accès légal, littéralement un couloir humanitaire, au niveau européen, partagé par le plus de pays membres possible, pour faire venir 50 000 personnes fragilisées des alentours de la Libye.
Torsten Moritz, secrétaire général de la Commission des Églises pour les migrants en Europe (CEME), a confirmé l’engagement de cette organisation faîtière, qui rassemble des organismes travaillant à l’accueil des migrants pour le compte d’Églises et d’associations anglicanes, protestantes et orthodoxes variées en Europe.
Open Up pour les réfugiés libyens
Le projet des couloirs humanitaires Open Up, qui se base sur l’expérience menée en Italie depuis 2015, offrira une voie d’accès légale et sûre jusqu’à l’Europe pour des dizaines de milliers de réfugiés aujourd’hui pris au piège en Libye et alentours. C’est ce projet qui a été présenté par les Églises protestantes d’Europe au gouvernement italien, aux partenaires européens et aux institutions de l’Union européenne au cours de cette conférence internationale, les 7 et 8 octobre derniers.
« La prochaine étape aura lieu le 10 décembre, à Bruxelles », selon Paolo Naso, « en présentant la proposition technique définitive aux présidents du Parlement européen et de la Commission, proposition qui a également profité des commentaires et des remarques du Haut commissariat aux réfugiés des Nations unies. »
Un engagement pour la xénophilie
« Cet engagement n’est pas seulement de nature politique » pour Luca Negro, le président de la FEPI, « mais également de nature éducative, voire pastorale. En tant qu’Églises nous avons le devoir de secouer l’opinion publique et de réorienter les sentiments et les peurs qui s’expriment par la xénophobie vers ce que la Bible nomme la xénophilie, l’amour pour l’étranger qui est
également notre prochain. »