Après avoir déployé la garde nationale à Los Angeles en juin dernier, le président des États-Unis prévoit de faire de même dans la capitale, Washington D.C. Donald Trump a annoncé lundi 11 août lors d’une conférence de presse qu’il comptait placer le maintien de l’ordre de la ville sous le contrôle des autorités fédérales et faire appel aux militaires de la garde nationale pour « nettoyer » une ville qu’il estime « envahie de gangs violents », rapporte l’AFP, relayé par Le Monde.

Objectif affiché par le locataire de la Maison-Blanche ? « Mettre fin aux crimes violents à Washington D.C », a déclaré Donald Trump dans un post annonçant la tenue de la conférence de presse sur son réseau Truth Social. « C’est devenu une des villes les plus dangereuses du monde », a avancé le président avant de poursuivre : « elle sera bientôt l’une des plus sûres ». Donald Trump a également exhorté les sans-abri à partir « immédiatement ». « Nous vous donnerons des endroits où dormir, mais LOIN de la capitale », a-t-il de nouveau déclaré dimanche sur sa plateforme. Le locataire de la Maison-Blanche avait déjà déploré en février le fait que Washington soit en proie à « trop de crime, de graffitis, trop de tentes sur les pelouses, ces magnifiques pelouses ».

Washington une ville violente ?

Son conseiller en matière de sécurité intérieure, Stephen Miller, avait d’ailleurs estimé que Washington était « plus violente que Bagdad ». Des propos auxquels la maire démocrate de la ville, Muriel Bowser, a réagi lors d’une interview accordée dimanche 10 août à la chaîne MSNBC, opposant que « toute comparaison avec un pays ravagé par la guerre est exagérée et erronée » notamment au vu des récentes statistiques sur la criminalité.

Selon un communiqué de presse du département de la police du district de Columbia, publié début janvier et divulgué par Le Figaro, le nombre de crimes violents dans le district a atteint « son niveau le plus bas depuis plus de 30 ans ». Dans le détail, les crimes violents ont diminué de 35 % par rapport à 2023, tandis que « les homicides ont diminué de 32 %, les vols ont diminué de 39 %, les détournements de voiture à main armée ont diminué de 53 % et les agressions avec une arme dangereuse ont diminué de 27 % ».


Une capitale au statut particulier

Le locataire de la Maison-Blanche a ainsi indiqué mobiliser dans un premier temps 800 militaires de la garde nationale, « afin de rétablir la loi, l’ordre et la sécurité publique », relate l’AFP, relayée par Le Monde. Une action qu’il ne compte toutefois pas limiter à la capitale. « Ça va aller plus loin. Nous commençons de manière très forte [à Washington] et nous allons nettoyer ça bien rapidement », a-t-il martelé, ajoutant que « si nécessaire, nous allons déployer plus de militaires directement pour joindre ceux de la garde nationale, et ça va se passer très rapidement ».

Une action permise par le statut particulier de la ville de Washington. Fondée en 1790, ainsi que le rappelle France24, la ville n’est rattachée à aucun État et voit son autonomie limitée par le pouvoir du Congrès qui a autorité sur ses affaires.