Des heurts entre policiers et manifestants ont lieu depuis le samedi 7 juin à Los Angeles (Californie) en marge des manifestations contre la politique d’expulsion des immigrés illégaux menée par le président des États-Unis Donald Trump. Alors que ce dernier avait annoncé le déploiement de plus de 2 000 soldats de la garde nationale pendant le week-end, il a également fait dépêcher sur place 2 000 réservistes supplémentaires, ainsi que 700 militaires du corps des marines, lundi 9 juin, selon Le Monde. Malgré la mobilisation de toutes ces forces, seuls 300 soldats seraient effectivement déployés dans les rues de la deuxième plus grande ville américaine.
Donald Trump engagé dans un bras de fer avec le gouverneur de Californie
L’envoi des nombreux soldats par Donald Trump n’a jamais été validé par le gouverneur de Californie, Gavin Newsom. Ce dernier, constituant un des espoirs du parti démocrate en vue de l’élection présidentielle 2028, représente une des bêtes noires du président républicain, selon BFM TV. Conjointement avec le procureur général de Californie Rob Bonta, il a par ailleurs annoncé lancer des poursuites contre le gouvernement en place dont il critique le choix d’envoyer les forces armées. La maire démocrate de Los Angeles, Karen Bass, informe de son côté que seules certaines rues du centre-ville étaient le théâtre de violences, et non pas la ville entière comme l’avait déclaré Donald Trump, pour qui son intervention aurait évité à la ville d’être « complètement anéantie ».
En parallèle, le résident de la Maison-Blanche n’a pas caché son enthousiasme à l’idée de pouvoir arrêter Gavin Newsom. « Ce serait super », a-t-il lâché lorsqu’on lui a posé la question de cette éventualité. Une sortie dans laquelle le gouverneur de Californie a vu « un pas vers l’autoritarisme« . « Le président des États-Unis vient d’appeler à l’arrestation d’un gouverneur en exercice. […] C’est une ligne que nous ne pouvons pas franchir en tant que nation – c’est un pas incontestable vers l’autoritarisme », a-t-il développé sur X, anciennement Twitter.
Des manifestations contre la politique migratoire américaine
Les manifestations ont débuté pour réclamer la fin des arrestations massives d’immigrés illégaux par l’ICE (l’agence fédérale de l’immigration), déclenchées par la politique migratoire de Donald Trump. Les manifestants exigent également la libération de celles et ceux qui ont été arrêtés jusqu’ici. 20 Minutes rapporte que les forces de police ont répliqué à coups de gaz lacrymogène dimanche 8 juin alors qu’une autoroute avait été bloquée par des protestataires. Malgré la fin d’une majorité de la manifestation ce jour-là, des affrontements ont eu lieu à proximité d’un centre de détention. Ce sont au minimum 56 personnes qui ont été interpellées en l’espace de deux jours, selon la police de Los Angeles.
Parmi les personnes arrêtées par l’ICE dans le cadre de la politique gouvernementale sur l’immigration, Le Parisien relate l’arrestation de Khaby Lame, le tiktokeur le plus suivi au monde. Le Sénégalo-Italien, relâché et autorisé à quitter le pays depuis, était présent sur le sol américain depuis le 30 avril, et aurait dépassé la durée de validité de son titre de séjour. À noter que les Européens n’ont normalement pas besoin de visa pour les périodes de 90 jours ou moins.