Privées de tout dans une ville ravagée par les bombes, les dernières familles arméniennes de Raqqa rêvent d’exil.
Dans une petite maison au milieu des décombres et des impacts de balles, le petit Baher vit ses premières heures. Emmailloté dans les bras de sa grand-mère, le nouveau-né dort paisiblement malgré le chahut de ses frères et sœurs qui jouent dans le salon aux murs défraîchis. «Nous n’avons pas beaucoup de place», explique Najah Alkhouja, le regard triste. «Les maisons de mes enfants ont été détruites par les bombardements. Depuis la fin de la guerre, nous vivons à quinze dans ces trois petites pièces.»
Occupée pendant près de quatre ans par les djihadistes de l’Etat islamique qui en avait fait la capitale de leur califat autoproclamé, Raqqa n’est plus qu’un champ de ruines. Pour chasser les terroristes et libérer la ville, les avions de la coalition internationale l’ont rasée à près de 80% en octobre 2017. Des frappes aveugles qui ont tué 1’600 civils selon Amnesty International. Depuis, les […]