Rien qu’en France, 200 000 à 300 000 personnes ne sont pas raccordées au réseau d’eau potable. Et à l’échelle de la planète, 2 milliards de personnes n’ont pas accès à cette ressource pourtant essentielle, chiffre Le Parisien. Pourtant, depuis 1977, aucune grande réunion ne s’était penchée sur le sujet. Le sommet programmé du 22 au 25 mars à New York, aux États-Unis, s’apparente donc à une première. Il y sera question de la gestion globale de l’eau potable. “Nous voulons nous réveiller le lendemain avec des objectifs concrets et chiffrés”, assure Nathalie Olijslager, la présidente néerlandaise de l’événement. Car en quarante-six ans, le secteur n’a guère évolué, selon des spécialistes français interrogés par le quotidien.
“Les progrès sont très lents. Entre 2015 et 2020, la part des personnes qui n’ont pas accès à de l’eau de qualité n’a baissé que de 8 à 9 %”, déplore Gérard Payen, vice-président du Partenariat français pour l’eau. Parallèlement, le nombre d’humains a progressé et les réserves d’eau ont décru, en raison du réchauffement climatique. Par ailleurs, les progrès moyens masquent d’importantes disparités. Le spécialiste explique ainsi au quotidien qu’en Afrique subsaharienne, la situation se dégrade dans les villes.
Des difficultés en outre-mer
En France, tout est loin d’être rose. Notamment dans les territoires d’outre-mer, où il pleut généralement assez. Président de la Fédération professionnelle de l’eau et PDG de Suez, Maximilien Pellegrini estime que 30% des Mahorais ne disposent pas d’une eau du robinet de bonne qualité. Il en va de même pour 20% des Guyanais. Les habitants de Saint-Martin, eux, sont tributaires d’une unique usine de dessalement.
Il faut dire, comme le souligne au Parisien Najib Mahfoudhi, coordonnateur interministériel du plan eau-DOM, que “ces territoires font face à des difficultés, et cumulent parfois pression démographique et expositions aux aléas climatiques”.