Alors que débute mardi 5 août la cinquième session de négociation en vue de la conclusion d’un traité international pour mettre fin à la pollution plastique à Genève, des scientifiques ont alerté dimanche 3 août dans la revue The Lancet des dangers induits par cette matière artificielle sur la santé humaine et sur l’environnement.

Les effets néfastes de la pollution plastique

Les auteurs de l’article, soit une vingtaine de scientifiques selon Le Monde, soulignent que « les plastiques représentent un danger grave, croissant et méconnu pour la santé humaine et planétaire ». Ils les estiment d’ailleurs responsables « de maladies et de décès de la petite enfance à la vieillesse » et accusent une hausse de la production de plastique. Dans le détail, celle-ci a considérablement augmenté depuis les années 1950, passant de 2 Mégatonnes (Mt°) à 475 Mégatonnes en 2022. Une propension qui devrait exploser d’ici 260 avec 1 200 Mégatonnes de plastique produits.
Alors que la production de plastique ne cesse de croître, son recyclage reste pourtant minime (10 %). Si bien qu’au total, « 8 000 Mt de déchets plastiques polluent désormais la planète », s’alarment les scientifiques.

Un Lancet Countdown sur la santé et les plastiques

Les auteurs ont également annoncé le lancement du « Lancet Countdown sur la santé et les plastiques ». Un outil qui « identifiera, suivra et publiera régulièrement des rapports […] qui permettent de suivre les progrès réalisés en matière de réduction de l’exposition aux plastiques et d’atténuation des effets néfastes des plastiques sur la santé humaine et planétaire », ont détaillé les chercheurs.

Concrètement, ce countdown repose sur le même principe que celui lancé à la suite des Accords de Paris sur les effets du changement climatique, indique Le Monde. Il sera basé sur quatre indicateurs différents : les émissions de polluants liés à la production de plastique, l’exposition environnementale et humaine aux microplastiques et substances chimiques, les effets sur la santé et le coût économique, ainsi que les mesures prises par les gouvernements pour réduire ce type de pollution.

Un traité est-il possible ?

Le countdown doit accompagner la conclusion d’un traité mondial qui constitue un « instrument international juridiquement contraignant visant à mettre fin à la crise de la pollution plastique, y compris dans le milieu marin », indique le site de l’ONU.

Un traité qui doit « promouvoir la circularité des plastiques et d’empêcher leur fuite dans l’environnement », mentionne le guide utilisé pour les discussions du Comité intergouvernemental de négociation (INC). Mais l’accord semble difficile à obtenir au vu de l’opposition qu’ont exercée certains pays producteurs de pétrole lors des précédentes négociations, notamment à Busan (Corée du Sud) qui se sont soldées par un échec en décembre dernier. Du 5 au 14 août, 179 États participeront donc à Genève aux cinquièmes négociations sur le traité depuis leur ouverture en novembre 2022 en Uruguay.