La Maison-Blanche a publié mardi 28 janvier un décret signé par Donald Trump, mettant fin aux aides publiques pour les opérations de transition de genre des mineurs, qu’elles soient chimiques ou chirurgicales. Le décret prévoit également de s’opposer à ces pratiques par tous les moyens légaux possibles. « À travers le pays, les professionnels de santé mutilent et stérilisent un nombre grandissant d’enfants influençables (…). Cette tendance dangereuse sera une tache sur notre histoire et elle doit prendre fin », a ainsi écrit le président américain.

La moitié des États du pays a déjà interdit les traitements pour les mineurs qui ne s’identifient pas à leur genre de naissance. Le décret présidentiel, qui ne concerne que les ministères et agences fédérales, stipule que les États-Unis « ne financeront pas, ne soutiendront pas, n’encourageront pas, n’assisteront pas la prétendue « transition » d’un enfant d’un sexe à l’autre », et qu’ils « appliqueront avec fermeté toutes les lois qui interdisent ou limitent ces procédures destructrices ».

Des attaques judiciaires possibles

En détail, la décision du président républicain, qui a intensifié les mesures à la rencontre des personnes transgenres, a interdit au gouvernement fédéral de financer les établissements de santé exécutant ces procédures, qu’elles soient chirurgicales ou chimiques, comme les bloqueurs de puberté. Les programmes d’assurance-santé Medicaid (destinés aux personnes à faibles revenus) et Medicare (pour les personnes âgées), ainsi que l’assurance-santé militaire, ne pourront plus prendre en charge ces traitements.

Le décret stipule aussi, entre autres, que le ministère de la Justice travaille avec le Congrès sur un projet de loi qui permet aux parents et aux enfants concernés de porter plainte contre les professionnels de santé ayant réalisé des opérations ou prescrit des traitements chimiques.

Les États-Unis ne reconnaissent désormais que deux sexes

La Cour suprême, à majorité conservatrice, a été saisie pour se prononcer sur ces traitements médicaux qui suscitent un débat intense dans la société américaine. Bien que la haute juridiction semble partagée, elle semble pencher en faveur de laisser aux États le pouvoir de les interdire. Parmi les 1,6 millions de personnes qui se définissent comme transgenres aux États-Unis, plus de 300 000 ont entre 13 et 17 ans. Plus du tiers d’entre elles vivent dans un des États ayant interdit les procédures médicales de transition de genre, selon une étude du Williams Institute, un groupe de réflexion de l’université de Californie à Los Angeles (UCLA) et relayé par Le Monde.

Dès son retour au sein du Bureau ovale, Donald Trump a signé un décret affirmant que les États-Unis ne reconnaissaient que deux sexes, masculin et féminin, définis à la naissance, ce qui efface de facto l’existence administrative des personnes transgenres. Il leur a également interdit de servir dans les forces armées.

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