Nouvel épisode dans la bataille entre Donald Trump et Harvard. Après avoir annoncé le 5 mai que la prestigieuse université américaine ne recevrait plus de subventions fédérales, l’administration Trump s’en prend à nouveau à l’établissement. Jeudi 22 mai, la ministre de la Sécurité intérieure américaine, Kristi Noem, a annoncé que Harvard allait être interdit d’accueillir des étudiants étrangers.
Selon les déclarations de la ministre dans la lettre adressée à l’université, « la certification du programme Sevis (Student and Exchange Visitor) (en français, ‘étudiant et visiteur en échange‘) de l’université Harvard est révoquée avec effet immédiat”. Dès lors, Harvard ne sera plus autorisé à recevoir des étudiants titulaires de visas F (pour les séjours étudiants de plus de 90 jours) ou J (pour les stages jusqu’à 12 mois) à partir de l’année scolaire 2025-2026, précise Le Monde avec l’AFP.
Quel avenir pour les étudiants actuels ?
Harvard a réagi à cette sanction et dénonce, par la voix de l’Association américaine des professeurs universitaires (AAUP) de l’établissement, une décision qui s’ajoute à “une série de mesures de représailles et d’autoritarisme flagrant à l’encontre de la plus ancienne institution d’enseignement supérieur des États-Unis”. À noter que l’université du Massachusetts accueille de nombreux étudiants non américains chaque année afin de leur offrir le meilleur enseignement possible, à l’image des 162 prix Nobel qui sont sortis de ces bancs. Pour l’année scolaire en cours, près de 6 700 étudiants internationaux, soit 27% du total de l’établissement, étaient inscrits. Avec la sanction du gouvernement Trump, ils seront amenés à être “transférés” dans une autre université dès la rentrée prochaine sous peine de “perdre leur statut légal”.
Selon Le HuffPost, qui rapporte les propos de USAToday, cette décision “entraînera presque assurément une contestation judiciaire” de la part de Harvard. Le porte-parole de l’université s’est d’ailleurs exprimé et dénonce une sanction “illégale” avant d’ajouter, “nous sommes pleinement déterminés à préserver la capacité de Harvard à accueillir des étudiants et des chercheurs internationaux, originaires de plus de 140 pays, qui enrichissent l’Université – et cette nation – de manière inestimable.”
L’administration Trump reproche à Harvard “un environnement dangereux”
Cette attaque contre l’université n’est pas anodine, malgré sa portée symbolique. Depuis plusieurs mois, l’administration Trump accuse les établissements privés et prestigieux comme Harvard d’avoir laissé un climat antisémite s’installer sur les campus américains suite à l’organisation de manifestations pro-palestiniennes d’ampleur. L’université du Massachusetts est ainsi pointée du doigt pour son “environnement dangereux, hostile aux étudiants juifs, encourageant les sympathies pro-Hamas et utilisant des politiques racistes de “diversité, d’équité et d’inclusion”. De plus, les Républicains et Donald Trump dénoncent également la promotion d’idées de gauche trop progressistes dans les enseignements des universités privées, souligne Le HuffPost.
Par ailleurs, Harvard est accusée par la ministre Kristi Noem d’avoir refusé de transmettre au gouvernement américain des informations sur les activités “illégales” commises par ses étudiants étrangers. À ce sujet, l’université pourrait retrouver le droit d’accueillir des étudiants étrangers, si elle fournissait rapidement la liste d’informations demandée, a précisé la ministre.