Cent jours après avoir pris place à la Maison-Blanche pour la seconde fois en dix ans, Donald Trump a d’ores et déjà bousculé l’ordre mondial. Avec une politique conservatrice visant à taxer de très nombreux pays (alliés économiques ou non), des positions dominantes en faveur d’un cessez-le-feu en Ukraine et à Gaza, ou encore le choix de retirer les États-Unis du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, le 47e président de la plus grande puissance mondiale n’a pas fait dans la demi-mesure.
En un peu plus de trois mois, et malgré l’effondrement des marchés financiers et une cote de popularité en baisse, l’administration Trump continue de choquer le monde par des prises de décisions que l’on pourrait qualifier de ‘folies’. La dernière en date a été annoncée lundi 5 mai et concerne le renvoi des immigrés en situation irrégulière. Ainsi, le gouvernement américain prévoit de payer les immigrés pour qu’ils “s’autoexpulsent”. La somme de 1 000 dollars (soit 885 euros), leur sera versée après leur retour dans leur pays, explique le communiqué du ministère de la Sécurité intérieure (DHS), comme le rapporte Le Monde. Le journal précise que les personnes expulsées pourraient ensuite se voir proposer de revenir aux États-Unis légalement.
Trump poursuit son combat contre la diversité
Autre combat, autre terrain, celui de la diversité. En avril dernier, l’administration Trump annonçait suspendre le financement fédéral de 2,2 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros environ) à la prestigieuse université d’Harvard. La raison ? Donald Trump accusait alors l’établissement, et d’autres universités du pays, d’antisémitisme pour avoir laissé prospérer les mouvements étudiants contre la guerre à Gaza. Depuis, cette mesure a valu à l’administration Trump d’être saisie par la justice via une plainte déposée par l’université, rappelle Le Monde.
Lundi 5 mai, une nouvelle étape a été franchie. Désormais, “Harvard ne devrait plus demander de subventions fédérales, puisqu’elle n’en recevra plus”, a déclaré la secrétaire à l’Éducation américaine, Linda McMahon, dans une lettre adressée au président de l’université. Ainsi, la prestigieuse école fonctionnera “comme une institution privée”, ajoute la secrétaire. Son financement devrait ainsi provenir de collectes de fonds et de dons, souligne la source.
Rouvrir Alcatraz et ensuite…
Immigration, guerre commerciale, éducation. Le président américain enchaîne les réformes institutionnelles et les déclarations choc et ne compte pas s’arrêter là. Dimanche 4 mai, il a demandé à son administration « de rouvrir, agrandir substantiellement et reconstruire » la prison d’Alcatraz, rapporte France Info. Située dans la baie de San Francisco (Californie), elle est connue pour avoir accueilli les criminels les plus violents du pays et pour son emplacement empêchant les tentatives d’évasion. Sur son réseau Truth Social, Donald Trump a défendu son idée : « Depuis trop longtemps, l’Amérique est victime de criminels vicieux, violents et récidivistes, la lie de la société, qui n’apporteront jamais rien d’autre que la misère et la souffrance ».
Fermée depuis 1963 en raison de coûts d’exploitation trop élevés, la prison d’Alcatraz est aujourd’hui une attraction touristique à part entière. Sa réouverture devra nécessiter des travaux conséquents. En attendant, Donald Trump compte-t-il annoncer de nouvelles ‘folies’ ? C’est peut-être déjà fait. D’après la National Public Radio, plusieurs revues scientifiques du pays ont reçu une lettre du procureur fédéral du district de Columbia, Ed Martin, reprochant leur rôle partisan dans les débats scientifiques. Un courrier qui laisse planer le doute d’une désinformation partagée par les journalistes de ces revues. “Nous étions inquiets car certaines questions suggéraient que nos recherches étaient biaisées”, explique notamment le rédacteur en chef du New England Journal of Medicine à la radio. Comme le rappelle NPR, les revues médicales et plus largement les revues scientifiques sont reconnues pour leur véracité. Leur rôle est également de faire connaître les travaux des chercheurs à l’ensemble de la population (spécialiste du sujet ou non) et de vulgariser les sujets les plus complexes.
Le 29 avril dernier, pour le discours de ses 100 jours à la présidence des États-Unis, Donald Trump déclarait : “Nous venons juste de commencer. Vous n’avez encore rien vu.” Simple phrase choc ou préventive, l’Amérique le saura très bientôt.