Plus de 60’000, tel est le nombre actuel des personnes connues décédées sur les chemins de la migration vers l’Europe, depuis 1993. Une grande partie en tentant de traverser la Méditerranée.

A Neuchâtel, on s’attelle à écrire leurs noms sur de petites banderoles chaque jeudi après-midi au Centre paroissial des Valangines. «Nous sommes en train d’écrire les noms que nous avons reçus pour les années 2023-2024, nous ne savons pas si nous arriverons au bout», précise la pasteure Marianne Chappuis. «Cette année, nous avons quelque 10’000 noms à écrire», complète Denise Graf, bénévole. «Cela concerne des personnes décédées ces deux dernières années, mais également des cas plus anciens qui sont venus se rajouter», précise-t-elle. Débutés en mars, ces ateliers chamboulent les participant·es. «C’est un travail pas forcément évident. En plus des noms, nous notons également les circonstances du drame. Il arrive que ce soient des familles entières qui ont péri, avec des bébés. Hormis les naufrages en mer, de nombreux réfugiés sont morts par suffocation dans des camions ou électrocutés sur des trains. Les suicides sont également très fréquents…» détaille Denise Graf, qui comprend que certain·es participant·es aient arrêté cette activité en cours de route.

«Problématique violente»

A Genève, cette action a lieu depuis plusieurs années. Elle sera différente pour cette édition. «Nous n’aurons pas forcément de banderoles, car nous organisons l’événement au temple de la Madeleine en lien avec l’exposition Et vogue la galère que nous accueillerons depuis le 10 juin. Les années précédentes […]