Un trio européen à la rescousse de la présidente moldave, Maia Sandu. Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk se rendent aujourd’hui à Chisinau en Moldavie à l’occasion de l’anniversaire de l’indépendance du pays vis-à-vis de l’Union soviétique, acquise le 27 août 1991. Une visite officielle des trois dirigeants européens destinée à réaffirmer le « soutien à l’indépendance, à la souveraineté, à l’intégrité territoriale de la Moldavie », a indiqué un conseiller de l’Élysée, dont les propos ont été relayés par France24.
Une visite d’importance alors que les Moldaves sont invités à se rendre aux urnes le 28 septembre à l’occasion des élections législatives. Un scrutin qui pourrait fragiliser le parti pro-européen et anti-russe de la présidente s’il n’acquiert pas de majorité. Depuis 2022, le pays est candidat à l’intégration de l’Union européenne.
Les ingérences russes au coeur de la campagne
Pour ce même conseiller, la visite du président français, au même titre que celles du chancelier allemand et du Premier ministre polonais, représente également un soutien à la « trajectoire européenne » de la Moldavie. Celle-ci, toujours selon cette même source, serait « menacée par la Russie » et notamment par un « logiciel […] celui de l’intimidation et aussi des entraves à la souveraineté, de l’exploitation des séparatismes », explique-t-il, évoquant par ailleurs les « ingérences » du Kremlin envers la présidence moldave.
La cheffe d’État, élue en 2020, avait été réélue en novembre 2024, malgré une vaste campagne de désinformation organisée par l’oligarque en exil, Ilan Sor, rappelle Le Monde. Celui-ci a augmenté ses efforts dernièrement. Maia Sandu a ainsi dénoncé le 30 juillet dernier l’accélération des ingérences russes, faisant état de mécanismes d’achat de votes, via 100 millions d’Euros prévus à cet effet en cryptomonnaie. L’oligarque promettait par exemple une somme de « 3 000 dollars [soit 2 580 euros] par mois » aux participants aux manifestations destinées à déstabiliser le gouvernement, dans une vidéo publiée le 11 août dernier sur les plateformes, signale Le Monde.
Des élections législatives à l’issue incertaine
« C’est une démonstration de soutien à la Moldavie de la part des dirigeants européens au moment où la Russie accroît ses ingérences avant des élections cruciales », a déclaré la présidente moldave, à la veille d’un scrutin à l’issue incertaine.
Selon un sondage du 20 août, relayé par Le Monde, le Parti action et solidarité (PAS) ne pourrait recueillir que 34% des voix le 28 septembre, tandis que les partis en faveur de la Russie pourraient obtenir 30% des suffrages. Selon l’analyste politique appartenant au think tank Watchdog, Valeriu Pasha, le résultat reste toutefois fortement incertain au vu de « l’énorme ingérence russe », relate France24, sur fond de crise économique et inflationniste. Or, à l’exception du PAS, « il n’existe pas d’autres alternatives pro-européennes crédibles », affirme Valeriu Pasha auprès du Monde.