À compter de lundi 28 juillet et pour deux jours, la France et l’Arabie saoudite vont tenir une conférence internationale à l’ONU, à l’échelle ministérielle, sur le sujet de la solution à deux États permettant de trouver une solution au conflit faisant rage dans la bande de Gaza. Celle-ci, au départ prévue le 23 juin mais décalée du fait de la guerre déclarée entre Israël et l’Iran, doit précéder l’Assemblée générale des chefs d’État qui aura lieu en septembre à New York, indique RFI.


De nouvelles perspectives après l’annonce de la reconnaissance de la Palestine par la France

Cette conférence a vu son enjeu radicalement changer alors que le président français a annoncé jeudi 24 juillet que la France reconnaîtrait l’État de Palestine lors du sommet de septembre. La France espère ainsi peser dans la balance diplomatique et pousser plusieurs autres nations à reconnaître la Palestine. Et cela pourrait marcher à croire Richard Gowan, analyste à l’International Crisis Group, qui estime auprès de l’AFP, relayé par France 24, que « l’annonce de Macron change la donne », puisque « d’autres participants vont réfléchir à la hâte pour savoir s’ils doivent aussi déclarer une intention de reconnaître la Palestine ».


Une stratégie confirmée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, qui a indiqué dans un entretien accordé à La Tribune Dimanche le 27 juillet que d’autres pays européens devraient confirmer « à leur tour leur intention de reconnaître l’État de Palestine ». Le locataire du Quai d’Orsay voit dans cette conférence co-organisée avec l’Arabie saoudite l’occasion de présenter « une vision commune pour l’après-guerre en vue d’assurer la reconstruction, la sécurité et la gouvernance de Gaza et d’ouvrir ainsi la voie à la solution à deux États ».

Une solution proposée de longue date

La solution à deux États est un leitmotiv de longue date dans ce conflit qui oppose les deux territoires. En 1947, les Nations unies prévoyaient déjà le partage de la Palestine en deux États, l’un hébreu et l’autre arabe. En 1948, seul l’État d’Israël est créé, les pays arabes refusant le principe. Un an plus tard, près de 760 000 Palestiniens sont contraints à l’exil, un évènement qualifié de « Nakba » (la catastrophe). En 1993, l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) signe les accords d’Oslo avec Israël créant, à défaut d’un État, une Autorité palestinienne, qui sera établie en 1994 par Yasser Arafat, le chef de l’OLP.

Les États-Unis et Israël ne comptent pas participer à la conférence de cette fin juillet. Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a d’ailleurs estimé que « les Palestiniens ne cherchent pas à obtenir un État aux côtés d’Israël, ils cherchent un État à la place d’Israël », en réaction à l’annonce de la reconnaissance de l’État de la Palestine par la France.