« L’objectif n’est pas de punir Israël, mais d’alléger les souffrances à Gaza. » La responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, est claire sur ce point, au moment où la Commission européenne a présenté mercredi 17 septembre une proposition concernant les sanctions à appliquer à Israël en raison de son offensive continue sur la bande de Gaza, rapporte Euronews. « Nous essayons de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu’il change de cap », a-t-elle ainsi ajouté.
La pression, notamment économique, serait ainsi mise sur les épaules du gouvernement emmené par le Premier ministre Benyamin Nétanyahou, si les États membres de l’UE se décident en faveur de la proposition de la Commission. Une issue qui est tout sauf certaine étant donné les divisions croissantes sur le sujet au sein même de l’UE, peut-on lire sur le site de TV5 Monde.
Des mesures qui font débat
Alors que certains de ses membres, comme la France, ont d’ores et déjà annoncé une prochaine reconnaissance d’un État palestinien, d’autres sont plus hésitants, à l’image de l’Allemagne et de l’Italie. « Ils ne veulent pas soutenir la politique jusqu’au-boutiste de Netanyahu, mais certains ont peur d’être accusés de propager l’antisémitisme », explique à TV5 Monde Patrick Martin-Grenier, enseignant à Sciences Po et spécialiste des questions internationales et européennes.
Les sanctions proposées visent notamment Itamar Ben Gvir et Bezalel Smotrich, respectivement ministres de la Sécurité et des Finances, qualifiés « d’extrémistes » par la Commission européenne. Des mesures qui auraient moins de mal à passer que des sanctions économiques, car dirigées directement envers des personnes en particulier, d’après Patrick Martin-Grenier. Premier partenaire commercial d’Israël, l’UE entend suspendre ses échanges préférentiels compris dans l’accord d’association conclu avec l’État hébreu, incluant les 37 % de marchandises exemptés de droits de douane.
Dans le cas où cette sanction serait bel et bien appliquée, Israël se retrouverait à payer la modique somme de 227 millions d’Euros supplémentaires de droits de douane chaque année, ce qui n’est bien entendu pas du goût de son gouvernement. Ce dernier a d’ailleurs répondu dans la foulée et averti que toute sanction prise à son encontre engendrerait « une réponse appropriée », rapporte 20 Minutes.