Après la mort de Hassan Nasrallah, chef du groupe libanais Hezbollah depuis 1992, vendredi 27 septembre, Israël avait prévenu que la guerre n’était pas terminée. Malgré les appels à la désescalade de la part de la communauté internationale, des opérations terrestres ont débuté, lundi 30 septembre au soir, alors que des troupes au sol israéliennes sont entrées dans le sud du Liban. Elles doivent y mener des opérations "limitées" et "localisées", selon l’armée israélienne qui indique viser des "cibles et des infrastructures terroristes" du Hezbollah, rapporte franceinfo. "Nous n’avons pas l’intention d’envahir le Liban", a clarifié l’ambassadeur d’Israël en France Joshua Zarka, mardi 1er octobre. Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a justifié l’attaque israélienne, disant que des villages libanais, voisins des villages israéliens avaient été transformés en "bases militaires prêtes à attaquer Israël […] pour une invasion de type 7 octobre dans les maisons israéliennes", souligne franceinfo.

De son côté, le Hezbollah avait prévenu, lundi 30 septembre, par l’intermédiaire de son chef adjoint, Naim Qassem, que ses combattants étaient "prêts si Israël décidait d’entrer au sol", indique Le Monde. Des tirs de projectiles en provenance du Liban ont été constatés par Israël mardi matin. Le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en soutien à Gaza, où une guerre a été ouverte au lendemain de l’attaque du 7 octobre du Hamas sur le sol israélien. Mardi matin, l’armée israélienne fait état "d’intenses combats" avec le Hezbollah dans le sud du Liban. Selon le ministère de la Santé libanais, 95 personnes sont mortes et 172 ont été blessées dans les frappes israéliennes sur le Liban, lundi, rapporte Le Monde.

Les casques bleus ne peuvent plus patrouiller dans le sud du Liban

Israël bénéficie toujours du soutien des États-Unis. Dans un message publié sur X, anciennement Twitter, mardi 1er octobre, le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, a confirmé que "les États-Unis soutenaient le droit d’Israël à se défendre" et a souligné "la nécessité de démanteler les infrastructures d’attaque le long de la frontière pour garantir que le Hezbollah libanais ne puisse pas mener des attaques du type du 7 octobre contre les communautés du nord d’Israël". Dans son message, Lloyd Austin a également mis en garde sur "les graves conséquences pour l’Iran si l’Iran choisissait de lancer une attaque militaire directe contre Israël." Le président des États-Unis, Joe Biden, avait pourtant laissé entendre qu’il était opposé à des opérations terrestres israéliennes et avait appelé à un cessez-le-feu. Face au risque de "guerre totale", d’autres dirigeants avaient appelé à la désescalade. Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, avait répété son opposition à toute "invasion terrestre". En raison de "l’intensité des combats", l’ONU a annoncé, lundi 30 septembre, que les casques bleus déployés dans le sud du Liban ne peuvent plus patrouiller.

Jean-Noël Barrot, ministre français des affaires étrangères, qui avait appelé Israël à "s’abstenir de toute incursion terrestre", a indiqué sur franceinfo, mardi 1er octobre que le Quai d’Orsay travaillait avec la compagnie israélienne Middle East Airlines afin que des places pour les Français voulant quitter le Liban soit débloquées. Les compagnies Air France, Transavia, Lufthansa et Swiss ont quant à elles suspendu leurs vols. Près d’un million de Libanais ont quitté leur domicile depuis les frappes israéliennes, débutées deux semaines plus tôt, dans leur pays. En plus de cette incursion terrestre au Liban, l’armée israélienne poursuit son offensive dans la bande de Gaza. Au moins 19 personnes sont mortes dans des frappes israéliennes sur la bande de Gaza, mardi 1er octobre. Par ailleurs, Israël a visé la Syrie dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre, faisant trois morts et neuf blessés.